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Sport - Basket-ball / Commémoration

La NBA et le « Martin Luther King Day », histoire d’un lien indéfectible

Marathon de matches, actions solidaires, opérations de sensibilisation… Le Martin Luther King Day, jour férié aux États-Unis, est un rendez-vous très important dans la saison NBA, sur et en dehors des parquets. Retour sur un lien indéfectible.

Hier soir (ce matin au Liban), 14 matches étaient programmés, dont le grand classique Celtics-Lakers. Jamais autant de rencontres n’avaient été au programme en cette journée qui rassemble, après le Christmas Day, le plus de téléspectateurs. Dès l’instauration du « MLK Day » en 1986, célébré le troisième lundi de janvier afin d’honorer la mémoire du révérend, la NBA est devenue un acteur majeur de ces commémorations. « Ses joueurs sont majoritairement noirs et, culturellement, le basket est reconnu comme un sport de Noirs, contrairement aux autres sports américains », explique Todd Boyd, professeur à l’Université de South California (USC). « Le basket, associé aux grandes villes, est plus cosmopolite. Et la NBA embrasse les valeurs du Dr King comme aucune autre ligue ne le fera jamais », affirme ce spécialiste des questions raciales.

Depuis David Stern, « la NBA s’est efforcée d’être à la pointe du changement social, du mieux qu’une ligue diversifiée puisse le faire », souligne Eric Pincus, journaliste au Bleacher Report, rappelant « qu’il a fallu tous les efforts de MLK pour qu’une ligue sportive s’ouvre à autant de personnes venant d’horizons différents ». La NBA a d’abord été un championnat pratiqué uniquement par des blancs. Il a fallu attendre 1950 pour l’intégration des premiers Afro-Américains, Chuck Cooper (Boston), Nat Clifton (New York), Earl Lloyd (Washington).

Quand Martin Luther King est assassiné le 4 avril 1968 à Memphis, la star du basket se nomme Bill Russell. Sa rivalité avec Wilt Chamberlain, l’homme aux 100 points dans un match, est déjà légendaire. Le lendemain de la tragédie, les attend le match n° 1 de la finale de conférence Est, Boston-Philadelphia. Très impliqué dans le mouvement des droits civiques, Russell est dévasté. Bien que moins militant, Chamberlain également. Les deux hommes ne veulent pas jouer, mais ne font pas l’unanimité : Bailey Howell (Celtics) s’insurge– « Pourquoi annuler ? Quel était le titre de King ? » – et Chet Walker (76ers) dénonce une « mascarade ». La NBA maintient finalement cette rencontre et le match n° 1 à l’Ouest, Los Angeles-San Francisco. Les matches n° 2, eux, sont reportés après le jour de deuil national décrété par le président Lyndon Johnson.

« Les matches n’auraient pas dû être joués, mais c’est la NBA pour vous servir. Il n’y avait aucun respect pour MLK. Il était presque comme un ennemi pour beaucoup en Amérique », se souvient l’ex-gloire Oscar Robertson, interrogé par The Undefeated. « De toute façon, la NBA n’était pas suivie, manquait de visibilité. On ne prêtait pas attention aux joueurs. C’est au milieu des années 1980 que leur voix a commencé à porter », renchérit Todd Boyd.

Cette époque coïncide avec le début de l’ère Stern. Celui qui parviendra à rendre la Ligue populaire et prospère, siège depuis 1984 à la commission du jour férié fédéral « MLK Day », acté l’année précédente par le président Ronald Reagan, pourtant opposé à son instauration, et qui sera observé pour la première fois le 20 janvier 1986. Le gouverneur de l’Arizona s’oppose au « MLK Day » ? La NBA n’y organisera aucun événement, en dehors des matches de saison régulière et de play-offs des Phoenix Suns, jusqu’en 1992. En 2001, Stern fait en sorte que la franchise des Grizzlies migre de Vancouver (Canada) à Memphis, lieu du musée national des droits civiques. « La NBA y a organisé un colloque en 2018 pour les 50 ans de la mort de MLK », dit Todd Jacobson, responsable de l’action sociale dans l’instance. « Nous menons chaque année beaucoup d’actions », poursuit-il, mentionnant notamment NBA Voices, plateforme visant à lutter contre l’injustice sociale en promouvant égalité et diversité. « Du côté des joueurs, la mobilisation est aussi très forte pour favoriser l’inclusion et l’éducation », complète Eric Pincus, « même si ces actions sont régulièrement menées tout au long de l’année », comme l’école I Promise récemment ouverte par LeBron James, pour les enfants défavorisés à Akron (Ohio).

Nicolas PRATVIEL/AFP

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