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Sport - Jeux olympiques d’hiver de la jeunesse

Le combiné nordique féminin prend son envol

La première Coupe du monde du dernier sport olympique non mixte, qui a fini par s’ouvrir aux femmes 102 ans après les hommes, débutera lors de la saison 2020-2021.

Le combiné nordique (épreuves de saut à ski et ski de fond), dernier sport olympique non mixte, a trouvé sa piste d’envol féminine lors des Jeux olympiques d’hiver de la jeunesse, à Lausanne, samedi dernier. Byline et Chloe Knott/OIS-CIO/AFP

Dernier sport olympique non mixte, le combiné nordique a fini par s’ouvrir aux femmes dont le premier circuit de très haut niveau débutera la saison prochaine. Le grand objectif : intégrer le programme olympique en 2026, plus de 100 ans après les hommes !

Des adolescentes s’élancent pour un saut depuis un tremplin le matin puis disputent une joute à ski de fond l’après-midi sur le stade Jason Lamy-Chappuis des Tuffes, sous un soleil revenu dans le Jura. Le spectacle offert samedi aux Jeux olympiques d’hiver de la jeunesse (JOJ) est loin d’être anodin. Les JOJ d’hiver marquent la première étape d’une année historique pour la discipline à très haut niveau : la saison prochaine, se tiendra la première Coupe du monde de combiné féminin avec huit compétitions (la grande première est programmée à Lillehammer, en Norvège, le 5 décembre 2020), en plus d’une première participation aux Mondiaux de ski nordique (du 23 février au 7 mars 2021 à Oberstdorf, en Allemagne). « Nous sommes très heureux du niveau d’avancement jusque-là, a indiqué le porte-parole de la Fédération internationale de ski (FIS). La plupart des skieuses sont encore très jeunes. Au fur et à mesure, nous espérons augmenter le nombre de compétitrices et le niveau global lorsque les athlètes gagneront en maturité, ce qui est surtout vrai en ski de fond. »

Pour l’instant, le sport se contente de compétitions officielles d’un niveau moindre (Coupes continentales, Coupes juniors...) ayant permis à 94 skieuses de s’étalonner au niveau international en 2018-2019. Le Graal du combiné féminin serait d’intégrer les Jeux olympiques afin de gagner en visibilité notamment. La demande de la FIS pour les Jeux de 2022 a été refusée par le Comité international olympique (CIO). La FIS doit retenter sa chance pour les Jeux de Milan/Cortina d’Ampezzo en 2026, 102 ans après l’apparition du combiné masculin aux premiers JO d’hiver à Chamonix. « Évidemment, je rêve des Jeux olympiques », sourit l’Américaine Tara Geraghty-Moats, actuelle n° 1 mondiale de la discipline, présente aux JOJ en tant que « marraine » des plus jeunes athlètes. « Si le combiné est au programme en 2026, j’espère gagner, même si j’aurai 32 ans, ce qui est déjà vieux pour la discipline. Je vais essayer de prendre soin de moi-même, j’espère de tout cœur en être, le combiné est ma passion et elle ne s’effacera pas », ajoute-t-elle.

Un obstacle de taille subsiste toutefois au développement de cette nouvelle discipline : le manque de moyens financiers. Pourtant la meilleure du monde, et donc grande favorite au titre mondial en 2021, Tara Geraghty-Moats n’est pas encore soutenue à 100 % par la fédération américaine parce qu’elle ne compte pas de points en Coupe du monde… qui n’existe pas encore !

« L’arrivée du combiné féminin est une très bonne nouvelle », explique Jérôme Laheurte, directeur de l’équipe de France de saut et de combiné à la Fédération française de ski (FFS). « Il aurait fallu qu’on se réveille un peu avant, mais pour l’instant, on fait avec nos moyens, c’est-à-dire zéro, ajoute-t-il. Je ne peux pas mettre un coach, un véhicule attitré, je ne peux pas créer d’équipe de France féminine faute de moyens financiers. J’ai moins de budget qu’avant et une discipline en plus, c’est très compliqué. On ne peut pas avoir un fonctionnement à temps plein, donc on prend du retard par rapport à d’autres nations », comme l’Allemagne ou la Norvège, qui ont déjà formé leurs équipes nationales et comptent un budget environ cinq fois supérieur à celui de la France pour le combiné. Pour l’instant, les meilleures françaises « bricolent », la FFS leur permettant simplement de partir en stage et en compétitions sans être intégrées dans un véritable groupe de haute performance. « C’est juste dommage que tout se fasse dans l’urgence. En quatre ans, on passe de rien du tout aux Mondiaux, ça va très vite, regrette Jérôme Laheurte. Pour le bien de cette discipline et pour sauver le combiné tout court (clairement en perte de vitesse), il faut que l’épreuve féminine devienne olympique, tout devient mixte aux JO. »

Pour rétablir l’égalité dans ce sport plus d’un siècle plus tard.

Robin GREMMEL/AFP

Dernier sport olympique non mixte, le combiné nordique a fini par s’ouvrir aux femmes dont le premier circuit de très haut niveau débutera la saison prochaine. Le grand objectif : intégrer le programme olympique en 2026, plus de 100 ans après les hommes ! Des adolescentes s’élancent pour un saut depuis un tremplin le matin puis disputent une joute à ski de fond l’après-midi sur...

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