Gouvernement : Chaque jour de retard provoque des dégâts, déplore Mikati

L'ancien Premier ministre libanais Nagib Mikati a appelé jeudi à hâter la formation du gouvernement que doit présider Hassane Diab, mettant en garde contre le retard qui "provoque des dégâts", alors que le pays est sans cabinet depuis le 29 octobre, date de la démission du Premier ministre sortant Saad Hariri sous la pression de la rue.

"Chaque jour de retard dans la formation du gouvernement provoque des dégâts sur les plans économique, financier et social, et la mentalité qui prévaut dans la formation du cabinet ressemble à celle qui précédait la révolte populaire et la crise financière et monétaire étouffante, ce qui laisse penser que ceux qui sont concernés par cette formation n'ont pas de solutions ni de vision", a déploré M. Mikati sur Twitter.

"Le Liban ne peut plus supporter de tester de nouvelles expériences qui partent de zéro. Il ne peut pas se permettre le luxe des tentatives et de la coopération avec des débutants, avec tout le respect que nous devons pour leur expérience professionnelle (...)", a ajouté M. Mikati, dans une claire critique à l'encontre de Hassane Diab. "Nous devons regagner la confiance du citoyen, notamment sur le plan du secteur bancaire et gouvernemental, ainsi que la confiance des Etats donateurs. A défaut de quoi, il sera difficile de sortir le Liban de sa crise", a-t-il enfin prévenu.

Depuis plus de deux mois, les manifestants libanais appellent à la chute de tous les responsables, accusés de corruption et d'incompétence, alors que le pays traverse une grave crise économique et de liquidités. Sous la pression de la rue, le gouvernement de Saad Hariri avait démissionné le 29 octobre. Le 19 décembre, à l'issue de consultations parlementaires, le président Aoun a désigné l'ex-ministre de l’Éducation Hassane Diab, appuyé par les partis du 8 Mars, au poste de Premier ministre. Les manifestants rejettent toutefois la nomination de M. Diab qu'ils estiment issu de la même classe politique corrompue dont ils réclament le départ.

Hier, le président du Parlement Nabih Berry a plaidé en faveur d'un cabinet "rassembleur" de toutes les forces politiques, faisant dire à certains observateurs que le processus de formation du gouvernement est retourné à la case départ.