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Le Parlement irakien réclame l’expulsion des forces US

Affrontements entre des manifestants irakiens antigouvernementaux et des protestataires pro-iraniens, hier, à Nassiriya. Photo AFP

Le Parlement irakien a réclamé hier au gouvernement l’expulsion des troupes américaines du pays, où une faction pro-iranienne a appelé les soldats irakiens à s’éloigner des bases où se trouvent les forces américaines, faisant redouter plus de violence encore.

Depuis l’assassinat dans un raid américain vendredi en Irak de Kassem Soleimani, architecte de la stratégie iranienne au Moyen-Orient, et d’Abou Mehdi al-Mouhandis, l’homme de l’Iran en Irak et numéro deux du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires pro-Iran intégrés aux forces de sécurité, le monde entier redoute une déflagration.

Les assassinats de Soleimani et de Mouhandis ont créé un consensus rare contre les États-Unis en Irak, pays secoué depuis des mois par une révolte notamment contre la mainmise de l’Iran. Au Parlement, en l’absence des députés kurdes et de la plupart des députés sunnites, de nombreux élus ont scandé « Non à l’Amérique ! ».

Décision adoptée

Le Premier ministre démissionnaire Adel Abdel Mahdi a dénoncé « un assassinat politique » de Soleimani et de Mouhandis, qui ne laisse plus que deux choix : « Appeler les troupes étrangères à partir immédiatement ou revoir leur mandat par un processus parlementaire. » Le président du Parlement Mohammad al-Halboussi a ensuite lu une décision qui contraint le gouvernement à préserver la souveraineté du pays en retirant sa demande d’aide « adressée à la communauté internationale pour combattre le groupe État islamique, et donc à retirer son invitation à la coalition internationale ».

Dans le brouhaha, alors que parmi les 168 députés présents – sur 329 – certains réclamaient un vote, M. Halboussi a annoncé : « Décision adoptée ! » avant de se retirer.

Les Brigades du Hezbollah, la faction la plus radicale du Hachd, avaient appelé samedi les soldats irakiens à s’éloigner « d’au moins 1 000 mètres » des sites où sont présents des soldats américains à partir de dimanche soir, sous-entendant que ces sites pourraient être la cible d’attaques.

Une menace que le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, dont le pays a encore 5 200 soldats sur le sol irakien, a prise assez au sérieux, dénonçant sur Twitter un appel lancé par « des voyous ».

Samedi soir, à l’issue de défilés monstres en Irak pour les obsèques de Soleimani, des roquettes ont visé la Zone verte de Bagdad, où se trouve l’ambassade américaine déjà attaquée cette semaine, et une base aérienne abritant des soldats américains. Hier soir, au moins deux roquettes se sont abattues près de l’ambassade américaine, ont indiqué des témoins.La coalition internationale antijihadistes emmenée par les États-Unis a annoncé la « suspension » de l’entraînement des forces irakiennes et le combat contre l’EI, car ils sont « désormais totalement dédiés à protéger les bases irakiennes qui accueillent (ses) troupes ».Bagdad a convoqué l’ambassadeur américain pour dénoncer des « violations de la souveraineté de l’Irak » par des « opérations militaires illégitimes (...) qui peuvent mener à une escalade des tensions dans la région ». Dans la foulée, l’Irak a annoncé avoir porté plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU contre « des attaques américaines contre des bases irakiennes » et « l’assassinat de commandants militaires irakiens et amis ».

L’escalade en Irak a fait complètement passer au second plan la révolte contre les dirigeants, jugés corrompus et incompétents, et qui n’arrivent pas à s’entendre pour former un gouvernement. Les protestataires ont cependant encore défilé en nombre hier dans le Sud, en dénonçant « les deux occupants : l’Iran et les États-Unis ».

Source : AFP

Le Parlement irakien a réclamé hier au gouvernement l’expulsion des troupes américaines du pays, où une faction pro-iranienne a appelé les soldats irakiens à s’éloigner des bases où se trouvent les forces américaines, faisant redouter plus de violence encore.Depuis l’assassinat dans un raid américain vendredi en Irak de Kassem Soleimani, architecte de la stratégie iranienne au...

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