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Syrie : combats violents à Idleb, le régime progresse


Des bâtiments détruits par un bombardement des forces pro-régime sur la localité de Maaret el-Noomane, dans la province d'Idleb, le 20 décembre 2019. Photo AFP / Abdulazez Ketaz

Les forces du régime de Damas ont repris des dizaines de villes et villages aux jihadistes et rebelles dans le nord-ouest de la Syrie après plusieurs jours de violents combats, a indiqué dimanche l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Depuis jeudi soir, des affrontements meurtriers - notamment près de la ville de Maaret al-Noomane - ont fait plus de 170 morts dans les deux camps, dont 71 membres des forces prorégime, selon la même source.  Les forces loyalistes ont pris le contrôle de 25 villes et villages dans le secteur, a indiqué l'OSDH, et elles se rapprochent progressivement d'une des plus grandes villes de la région d'Idleb, qui échappe encore en grande partie au contrôle de Damas. "Cette avancée est une tentative de se rapprocher de Maaret al-Noomane", a affirmé à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Des habitants de la ville l'ont désertée dimanche par crainte d'une nouvelle avancée des forces du régime, a indiqué un correspondant de l'AFP sur place. Selon l'OSDH, plus de 30.000 personnes ont fui la zone de combats au cours des derniers jours.
Certains, dont Abou Akram, n'ont pas pu suivre la vague, faute de moyen de transport. Selon ce père de cinq enfants, les groupes de secours locaux ont du mal à évacuer toutes les familles. "Tout le monde travaille à pleine capacité, mais ils ne peuvent pas gérer un si grand nombre de personnes", explique-t-il à l'AFP après avoir échoué à trouver un véhicule pour le conduire plus au nord avec sa famille.

La région d'Idleb, composée d'une grande partie de la province éponyme et de segments des provinces voisines d'Alep et de Lattaquié, est dominée par les jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS). D'autres groupuscules jihadistes et rebelles sont présents dans la région qui abrite par ailleurs quelque trois millions de personnes, dont la moitié ont été déplacées depuis d'autres parties du pays reconquises par Damas.


"Aucun endroit sûr" 
Le régime syrien, qui contrôle désormais plus de 70% du territoire, a maintes fois réitéré sa détermination à reconquérir l'ensemble du territoire, notamment la région d'Idleb. L'armée syrienne, soutenue par l'aviation russe, a mené une offensive d'envergure entre fin avril et fin août dans la région, tuant un millier de civils selon l'OSDH et déplaçant 400.000 personnes d'après l'ONU. Les bombardements et combats au sol se sont poursuivis au cours des quatre derniers mois en dépit d'un cessez-le-feu annoncé fin août. Plus de 280 civils et plusieurs centaines de combattants ont péri depuis cette date. Les raids et combats au sol ont repris de plus belle depuis le 16 décembre, poussant au départ des dizaines de milliers de civils et faisant craindre une nouvelle catastrophe humanitaire, selon les Nations Unies.

L'ONU a appelé mercredi à une "désescalade immédiate", mettant en garde contre de nouveaux déplacements massifs si les violences persistent.

"Aucun endroit n'est sûr. Si nous restons à l'intérieur de nos maisons, ou si nous fuyons, nous allons de toute manière mourir", déplore Abou Akram, défaitiste.

En octobre, le président syrien Bachar el-Assad avait effectué sa première visite à Idleb depuis le début de la guerre en 2011, affirmant que la bataille d'Idleb était la clé pour y mettre fin.

Le conflit en Syrie, déclenché par la répression de manifestations prodémocratie par le régime de Damas, a fait plus de 370.000 morts et des millions de déplacés.

Les forces du régime de Damas ont repris des dizaines de villes et villages aux jihadistes et rebelles dans le nord-ouest de la Syrie après plusieurs jours de violents combats, a indiqué dimanche l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).Depuis jeudi soir, des affrontements meurtriers - notamment près de la ville de Maaret al-Noomane - ont fait plus de 170 morts dans les deux camps,...