Téhéran accuse Pompeo d'être un "haut-parleur pour le harcèlement"

La diplomatie iranienne a qualifié vendredi le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo de "haut-parleur pour le harcèlement, la tromperie et le dédain", jugeant la politique étrangère des Etats-Unis "délirante", après de nouvelles sanctions de Washington contre Téhéran.

Jeudi, les Etats-Unis ont imposé des sanctions à deux juges iraniens qu'ils accusent de vouloir "bâillonner" les Iraniens et d'avoir condamné à mort de nombreux "prisonniers politiques". M. Pompeo a indiqué que ces mesures étaient prises "au nom de la dignité humaine" en Iran et pour montrer que les Etats-Unis "sont aux côtés" du peuple iranien.

Washington "n'arrivera à rien de cette façon-là", a rétorqué dans un communiqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Moussavi, assurant que les paroles du secrétaire d'Etat américain relevaient du "spectacle". "Les chefs de la diplomatie sont habituellement des hérauts de la paix, de l'amitié, du dialogue et du respect, tandis que M. Pompeo est un haut-parleur pour le harcèlement, la tromperie et le dédain", a-t-il affirmé.

Ces nouvelles mesures punitives sont les dernières d'une longue liste depuis que Le président américain Donald Trump a décidé, en 2018, d'exercer une "pression maximale" sur Téhéran.

M. Trump, qui s'est retiré unilatéralement de l'accord international de 2015 sur le nucléaire iranien, veut pousser la République islamique à négocier un pacte encore plus draconien afin de réduire à néant toute éventuelle ambition atomique et de contenir son influence qu'il juge "néfaste" au Moyen-Orient.

Les sanctions interviennent aussi après la répression mi-novembre en Iran d'un mouvement de contestation contre une forte hausse du prix de l'essence. Au moins 304 personnes ont été tuées, selon un nouveau bilan publié lundi par Amnesty International.