L'union des syndicats des boulangers au Liban a menacé mardi de se mettre en grève ouverte si des propriétaires de boulangeries étaient traduits en justice pour avoir modifié les prix et poids du paquet pain, sur fond de crise du dollar dont souffrent notamment les importateurs de blé depuis plusieurs semaines.
"Le problème dont souffre le secteur de la fabrication du pain a été causé par le dollar américain, point barre", ont indiqué les syndicats dans un communiqué publié à l'issue de leur assemblée générale. Ils ont souligné qu'en raison des restrictions d'accès au billet vert dans les banques, et de leur cours qui a grimpé jusqu'à 2.300 livres libanaises sur le marché parallèle, le prix du paquet de pain devrait être réévalué.
Ils ont dénoncé "les menaces du ministère de l’Économie" de traduire en justice les boulangers qui modifieraient les standards établis en matière de prix et de poids du paquet de pain, affirmant "ne pas les craindre". "Nous tenons à clarifier pour tout le monde, et surtout pour le ministre sortant de l’Économie Mansour Bteiche, qu'aucune boulangerie ne paiera les contraventions qui lui seraient imposées" en cas d'augmentation du prix du pain. "Si un boulanger est traduit en justice, nous lancerons une grève ouverte et la fermeture immédiate de tous nos établissements, sans préavis", ont-ils menacé.
M. Bteiche, avait affirmé la semaine dernière qu'il n'y aurait aucune modification du prix ou du poids du paquet de pain, appelant l'ensemble des parties prenantes à la "coopération et au sacrifice en cette période".
Le taux de change livre/dollar est fixé par la Banque du Liban depuis 1997 (1.507,5 livres pour un dollar). Mais cette dernière a limité la quantité de billets verts en circulation, provoquant une hausse de son cours chez les changeurs. Les minotiers qui importent l’essentiel du blé consommé par le pays jugent inadapté le mécanisme mis en place par la circulaire n° 530 de la BDL pour leur permettre d’assurer leurs besoins en devises au taux officiel.
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