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Culture - Témoignage

Lettre posthume au compositeur de l’hymne national

De Montréal au grand-père de l’hymne national libanais. Photo DR

Wadia, pour la famille,

Wadih, pour la nation,

Wadia, pour mon grand-oncle par alliance.

Wadia,

Je te dois aujourd’hui le devoir, la responsabilité, l’obligation ultime, de marcher dans ton sillon et de continuer dans le prolongement de ta mission, qui a vu le jour dès ton jeune âge. Tu avais alors 16 ans, lors de ton départ pour le Conservatoire de Paris, en 1892, mais tu ne savais pas encore que tous les sésames s’ouvriraient à toi.

Et pourtant, tu es devenu l’illustre compositeur de l’hymne national libanais, et toi, oui toi, tu as galvanisé les foules aux premières notes du Koullouna lil watan.

Peu de Libanais savent combien tu t’es battu pour imprimer à jamais, en chacun de nous, les marques du pays du Cèdre, car tu as dû, pour cela, soulever des montagnes et convaincre les plus aguerris.

L’oreille absolue, je l’hériterais peut-être dans une autre vie, mais certainement pas dans celle-ci. Tu l’as transmise par osmose via ton épouse, ma tante, Adèle Misk, à mes petits-enfants et pour cela je te serais ad vitam aeternam reconnaissante.

Mais je ne suis pas là pour cela maintenant.

J’ai comme toi eu des départs et des arrivées de Beyrouth pour un ailleurs.

Aujourd’hui, me voilà à Montréal, au cas où tu ne me vois pas d’en haut, mais mon cœur me dit que tu vois tout ce qui se passe, n’est-ce pas ?

Aujourd’hui, depuis Montréal où je me trouve, je t’invoque toi, le compositeur de l’hymne national libanais, afin que tu insuffles un vent de patriotisme, de justice, de renouveau, et que tu encourages tes compatriotes de par le monde à garder leur souffle et leur courage vu que la route de la libération est longue.

Ils ont déjà réussi, contre vents et marées, à se donner la main lors de cette merveilleuse chaîne humaine qui a certainement fait tressaillir ton cœur glorieux. Malheureusement, tout ne s’est pas fait sans martyrs alors que le cheminement dans la paix serait plus souhaitable vu que personne ne peut empêcher une naissance de se produire, foi d’une fille de gynécologue amoureux de la vie.

Mon intuition me dit que ton oreille fine écoute les élégies musicales de notre peuple et que akid akid, tu écoutes non seulement la musique, mais les paroles de Joseph Attieh* avec ses mots à fendre l’âme dans sa chanson Libnan rah yerjaa. « Le Liban ne peut pas mourir, il va renaître », ces mots qui s’appliquent aux heures que traverse notre pays depuis le 17 octobre.

De là où tu es, et pour l’amour de ton Liban, guide nos pas Wadia, avec la bénédiction de notre mère à tous, la Vierge Marie auprès de qui tu te trouves, car ton Liban est en agonie et il a urgemment besoin de renaître.

Najla MISK MALHAMÉ

Montréal

*Joseph Attieh

https://youtube/Pu85iD4W8hg


Wadia, pour la famille,Wadih, pour la nation,Wadia, pour mon grand-oncle par alliance.Wadia,Je te dois aujourd’hui le devoir, la responsabilité, l’obligation ultime, de marcher dans ton sillon et de continuer dans le prolongement de ta mission, qui a vu le jour dès ton jeune âge. Tu avais alors 16 ans, lors de ton départ pour le Conservatoire de Paris, en 1892, mais tu ne savais pas encore que tous les sésames s’ouvriraient à toi.Et pourtant, tu es devenu l’illustre compositeur de l’hymne national libanais, et toi, oui toi, tu as galvanisé les foules aux premières notes du Koullouna lil watan. Peu de Libanais savent combien tu t’es battu pour imprimer à jamais, en chacun de nous, les marques du pays du Cèdre, car tu as dû, pour cela, soulever des montagnes et convaincre les plus aguerris. L’oreille absolue, je...
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