De nouvelles échauffourées ont éclaté mardi à 10h30 sur la place Riad el-Solh, entre des manifestants qui veulent empêcher la tenue d'une séance parlementaire controversée et des policiers anti-émeutes déployés en force sur les lieux. Des bousculades, des jets de bouteilles d'eau et d'autres projectiles ont été enregistrés. Les policiers ont chargé à plusieurs reprises, mais il n'est toujours pas clair si ces échauffourées ont fait des blessés.
Des appels à bloquer les accès au Parlement avaient été lancés dès lundi afin d'empêcher les députés de s'y retrouver à 11h, pour examiner la loi sur l’amnistie générale et une série de lois censées lutter contre la corruption. Les protestataires ainsi que des juristes, accusent ces textes d’être entourés de "flou" et truffés de "pièges".
A l'origine, un vote de cette loi était prévu mardi dernier, mais sous la pression de la rue, le président du Parlement avait décidé de reporter à aujourd'hui la séance qui doit se dérouler à huis clos.
Pour le mouvement de contestation, les lois que la Chambre est appelée à voter aujourd’hui ne reflètent ni ses aspirations ni les priorités de l’heure qui doivent être l’assainissement de l’appareil judiciaire.
Plusieurs formations politiques ont annoncé qu'elles boycottaient cette séance mais cela n'a pas calmé la rue.
Le Liban connaît depuis le 17 octobre un soulèvement populaire sans précédent, des centaines de milliers de libanais manifestant contre une classe dirigeante accusée d'incompétence et de corruption. Sous la pression de la rue, le Premier ministre Saad Hariri a démissionné le 29 octobre mais les consultations parlementaires indispensables pour former un nouveau gouvernement n'ont toujours pas été lancées. Le pays souffre d'un déficit public chronique (11% du PIB en 2018) et croule sous une dette de 86 milliards de dollars (148% du PIB). La contestation est entrée dans son deuxième mois et aucune sortie de crise n'est en vue.
Les plus commentés
Pourquoi était-il inscrit "Tel Aviv" sur la carlingue d'un avion à l'AIB ?
Des « zones sûres » en Syrie pour les réfugiés ? Trop tôt pour le dire, persistent les ONG
Journée de commémoration ce 26 avril à Tripoli : les Mamelouks à l’honneur