Le bureau de presse de la présidence de la République a publié hier la liste de 18 procédures judiciaires pour corruption, gaspillage et blanchiment d’argent déférés par le président Michel Aoun devant diverses instances judiciaires.
Parmi ces dossiers, celui de l’égout de Ramlet el-Baïda a été transmis au procureur général de Beyrouth, qui n’a toujours pas statué sur cette affaire.
Il y a également l’enquête sur le gaspillage de l’argent public au port de Beyrouth et celle sur l’affaire des contrats avantageux au profit de l’opérateur de téléphone Ogero. L’enquête sur l’affaire des infractions concernant l’installation des câbles de fibre optique se poursuit. Celle qui a été ouverte sur la zone franche de l’aéroport international de Beyrouth est en cours.
Le dossier concernant les appels d’offres à l’AIB a été transmis au procureur financier, le juge Ali Ibrahim. Quant au dossier sur le Casino du Liban, il a été transmis à un juge d’instruction du Mont-Liban.
Dans le cadre des dossiers de corruption, celui de l’achat de diplômes universitaires par des étudiants de l’École militaire, dans leur tentative d’obtenir une promotion, a été transmis à l’Inspection centrale. Le premier juge d’instruction de Beyrouth, Georges Rizk, planche sur l’affaire des faux médicaments pour le cancer fournis à des patients à l’Hôpital Rafic Hariri de Beyrouth. Le dossier des infractions commises par des propriétaires de générateurs électriques a été transmis aux différents parquets dans les régions concernées.
Polémique Hassan Fadlallah-Boutros Harb
Par ailleurs, le député Hassan Fadlallah, bloc du Hezbollah, spécialisé dans les dossiers de corruption et de comptes publics, a annoncé hier avoir remis au Parlement une proposition visant à lever l’immunité des ministres depuis 1992. Il a exprimé l’espoir que cette proposition figurera à l’ordre du jour de la séance d’aujourd’hui. « Nous avons transmis nos dossiers à la justice, malheureusement aucun corrompu n’a encore été mis sous les verrous », a déploré M. Fadlallah.
À cette proposition, l’ancien député Boutros Harb a répondu sans détour. « Je suis surpris du contenu de cette proposition, susceptible d’aboutir à un résultat contraire à celui escompté, dit-il dans un communiqué. Ce texte suppose, en effet, que les ministres jouissent d’une immunité, ce qui n’est pas le cas. Et il suppose, d’un autre côté, que la justice pénale n’a pas la prérogative d’engager des poursuites contre des ministres, actuels ou anciens, soupçonnés d’avoir commis des délits de pots-de-vin, de détournement de fonds publics, d’abus de pouvoir ou de gaspillage des deniers publics, estimant que cette prérogative doit être conférée à titre exceptionnel à la justice ordinaire. »
Or la justice ordinaire comme la justice pénale, a précisé l’ancien parlementaire et ministre, « ont la prérogative de poursuivre toutes les personnalités, à l’exception du président de la République ».
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OU ETAIENT CES DOSSIERS TOUTES CES ANNEES ? OU SONT TOUS LES AUTRES DOSSIERS DE TOUS LES GRANDS VOLEURS ?
LA LIBRE EXPRESSION
10 h 52, le 19 novembre 2019