Rechercher
Rechercher

Sport - Tennis / Coupe Davis

L’an I d’une nouvelle ère, mais quel avenir ?

Le vénérable tournoi par équipe débute aujourd’hui dans son nouveau format.

Tomas Berdych, âgé de 34 ans, avait fait partie du top 10 mondial de juillet 2010 à octobre 2016 sans interruption. Mais cette année, en raison de problèmes de santé récurrents, il était retombé au-delà de la 100e place à l’ATP. Pascal Guyot/AFP

Menacée par la Laver Cup ronflante de prestige et l’ATP Cup regorgeant de richesses, la vénérable Coupe Davis avait pour elle le poids de la tradition et des exploits. Tout est remis en cause à partir de cette année à Madrid (18-24 novembre) par un nouveau format « show » auquel les plus optimistes des joueurs veulent « laisser sa chance ».

« Je pense que la Coupe Davis sera (en 2019) un plus grand événement qu’elle ne l’a été ces dix dernières années (...). Dans cinq ans, je veux que chacun, joueurs et fans, se dise : “La Coupe Davis est en novembre et je veux y être” », lance le nouveau promoteur de la compétition, le footballeur espagnol Gerard Piqué, dans le magazine de la Fédération internationale de tennis (ITF). Paradoxalement, et à l’instar de deux autres compétitions plus que centenaires, la Ryder Cup de golf et l’America’s Cup en voile, c’est l’iniquité du tournoi qui en a écrit la légende. Quoi de plus beau que de s’imposer chez l’adversaire, sur la surface qu’il a choisie ? Ou au contraire de s’appuyer sur des fans en ébullition pour s’imposer collectivement face à des adversaires individuellement supérieurs ?

Mais la compétition, étalée sur quatre week-ends de trois jours dans l’année, s’inscrivait de plus en plus mal dans un calendrier surchargé. « Le changement était inévitable pour le format », a commenté Novak Djokovic. « On n’arrivait pas, ces dernières années, à avoir les meilleurs joueurs du monde. Il fallait donc trouver des solutions. Voyons comment ça se passe », résume Rafael Nadal. Alors, l’ITF a vendu pour la somme de 3 milliards de dollars sur 25 ans l’organisation de la Coupe Davis à la société d’investissement espagnole Kosmos présidée par Piqué. Et le changement de format a été entériné en août 2018 pour une mise en application dès 2019. Les confrontations épiques « à la vie à la mort » laissent la place à un championnat du monde regroupant sur une semaine dans une seule ville (qui a vocation à tourner) 18 équipes, le tout emballé dans un show avec cérémonies d’ouverture et de clôture, concerts, notamment pour cette année de Shakira, la compagne de Piqué. « Je veux que la Coupe Davis soit une fête autour du tennis, et pas simplement du tennis », a expliqué Piqué.

Pour certains, cette mutation est indigne de l’héritage sportif d’une compétition vieille de 119 ans. « Ça reste quelque chose qui a été décidé pour du financier, du marketing... c’est un peu triste », a estimé Steve Darcis. Le joueur le plus radical dans sa réprobation est Alexander Zverev : « En novembre, je ne veux plus jouer au tennis », avait-il tranché. Sauf qu’il sera la même semaine en Amérique du Sud pour une tournée exhibition avec Roger Federer. Le même Federer, vainqueur de la Coupe Davis 2014 mais qui ne l’a plus jouée depuis, ne sera pas à Madrid parce que la Suisse ne s’est pas qualifiée. Mais il a bien fait comprendre qu’il ne « prévoyait pas» non plus de la jouer en 2020.

Pour le reste, Kosmos a gagné une partie de son pari en s’assurant la venue du gratin mondial : Nadal, Djokovic, Medvedev et Tsitsipas, notamment, sont prévus. Au vu du plateau, la 1re édition de cette Coupe Davis « new-look » tient donc son rang face à la Laver Cup, une exhibition née en 2018 sous l’égide de Federer, ainsi qu’à l’ATP Cup, qui verra le jour en janvier en Australie et qui présente les immenses avantages d’ouvrir la saison, de mettre en jeu beaucoup de points ATP (jusqu’à 750) et une forte somme d’argent (15 millions de dollars).

Federer a assuré qu’il y avait « de la place » a priori pour ces trois compétitions par équipe, mais qu’il était trop tôt pour « donner une vraie opinion ». Celle de Nadal est faite sur un point : « Deux tournois par équipe, la Coupe Davis et l’ATP Cup, en un mois, à mon avis, ce n’est pas bon », a affirmé le n° 1 mondial.

Reste la question de l’ambiance : comment va réagir le public, forcément en grande majorité espagnol cette année, lors des affiches n’impliquant ni l’Espagne de Nadal ni la Serbie de Djokovic ? Côté diffusion, les organisateurs se targuent d’avoir vendu les droits à 41 chaînes qui retransmettront dans 171 pays. Mais si la Caja Magica de Madrid sonne creux, n’est-ce pas le glas de la Coupe Davis qui résonnera ?

Igor GEDILAGHINE/AFP

Berdych confirme sa retraite

Le tennisman tchèque Tomas Berdych a une nouvelle fois confirmé samedi qu’il prenait sa retraite sportive à 34 ans, lors d’une conférence de presse en marge du Masters de tennis de Londres, dont la finale se jouait hier dans la nuit entre les deux novices Stefanos Tsitsipas et Dominic Thiem. Le père de Berdych avait vendu la mèche mercredi dans un journal tchèque, Blesk, et le joueur avait confirmé sur les réseaux sociaux. « Je ne sais pas exactement le jour et l’heure (où j’ai pris cette décision), mais c’était très vite après l’US Open cette année » et une défaite au 1er tour contre le joueur américain Jenson Brooksby, actuellement 274e à l’ATP. Souffrant de la hanche ou du dos, Berdych n’a joué que très peu de matches en 2019 et était retombé au-delà de la 100e place mondiale, après avoir fait partie des 10 meilleurs mondiaux de juillet 2010 à octobre 2016 sans interruption, avec un meilleur classement en carrière en mai 2015. Interrogé sur le meilleur souvenir de sa carrière, Berdych a choisi le tournoi de Wimbledon en 2010, au cours duquel il a atteint la finale en battant Novak Djokovic et Roger Federer, pour perdre contre Rafael Nadal, plutôt que les deux victoires en Coupe Davis ou les 13 titres ATP remportés. « C’était un moment très spécial pour moi. Même la finale que j’ai perdue était très spéciale », a-t-il commenté.

Menacée par la Laver Cup ronflante de prestige et l’ATP Cup regorgeant de richesses, la vénérable Coupe Davis avait pour elle le poids de la tradition et des exploits. Tout est remis en cause à partir de cette année à Madrid (18-24 novembre) par un nouveau format « show » auquel les plus optimistes des joueurs veulent « laisser sa chance ».« Je pense que la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut