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Dernières Infos - Liban

Corruption : commencez par nous et ne cédez à aucune pression, lance Nasrallah aux juges

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Photo d'archives/AFP

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé lundi que sa formation était prête à respecter les décisions de la justice concernant la lutte contre la corruption. S'adressant directement au Conseil supérieur de la magistrature, il a lancé : "Si vous avez un dossier impliquant n'importe quel responsable au sein du Hezbollah, commencez par nous et je vous garantis que le parti respectera vos mesures".  Et de poursuivre à l'égard des juges, lors d'un discours télévisé à l'occasion de la commémoration de la "Journée du martyr": "Vous êtes appelés à prendre des décisions courageuses et à faire usage de vos prérogatives et à ne céder à aucune pression de n'importe quelle figure de référence. Tout le peuple libanais est aujourd'hui avec vous".

Plus tôt dans la journée, les députés du Hezbollah Ali Ammar et Hassan Fadlallah avaient présenté au président du Parlement, Nabih Berry, une proposition de loi concernant la levée de l'immunité de tous les responsables ayant occupé des positions ministérielles depuis 1992. MM. Ammar et Fadlallah ont demandé au chef du Législatif d'inclure cette proposition de loi à l'ordre du jour de la séance parlementaire initialement prévue mardi, mais qui a finalement été reportée au 19 novembre. Le texte présenté par le bloc parlementaire du Hezbollah, revêtu du caractère de double urgence, prévoit la levée de l'immunité pour tous les ministres des gouvernements formés depuis 1992 en vue de poursuites en justice pour corruption et gaspillage des deniers publics.

Depuis le 17 octobre, des centaines de milliers de Libanais se mobilisent à travers le pays pour crier leur colère contre des dirigeants accusés de corruption et d'incompétence, dans un pays en proie à une grave crise économique. Le Liban est classé 138e sur 180 pays en matière de corruption par l'ONG Transparency International.

La semaine dernière, la justice libanaise a ordonné l'ouverture de nouvelles enquêtes dans des affaires de corruption ou de gaspillage de fonds publics supposés visant de hauts responsables, sans toutefois parvenir à calmer la rue. Jeudi, le parquet général a ainsi ordonné une enquête concernant "tous les ministres des gouvernements successifs depuis 1990 à ce jour". De son côté, le procureur financier Ali Ibrahim a engagé des poursuites contre le directeur des douanes Badri Daher pour "gaspillage de fonds publics". Le même juge a entendu pendant trois heures l'ancien Premier ministre Fouad Siniora concernant 11 milliards de dollars de dépenses, effectuées entre 2006 et 2008 quand il était à la tête du gouvernement. La veille, le procureur financier avait engagé des poursuites pour blanchiment d'argent et pots-de-vin contre le président de l'Agence pour la sécurité de l'aviation civile à l'Aéroport international de Beyrouth, Omar Kaddouha. Des poursuites ont également récemment été engagées contre l'ancien Premier ministre Nagib Mikati et la Banque Audi pour enrichissement illicite. Elles ont aussi visé l'ancien ministre Fayez Chokr pour "négligence dans l'exercice de ses fonctions".


Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé lundi que sa formation était prête à respecter les décisions de la justice concernant la lutte contre la corruption. S'adressant directement au Conseil supérieur de la magistrature, il a lancé : "Si vous avez un dossier impliquant n'importe quel responsable au sein du Hezbollah, commencez par nous et je vous garantis que le...