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Lifestyle - Mode

Le Louvre Abou Dhabi célèbre 10 000 ans de luxe

Paradis pas si artificiel créé par une communauté ancestrale de pêcheurs de perles, l’émirat porte dans son ADN une vocation pour le luxe. Sous le dôme géant de la sublime architecture créée par Jean Nouvel se tient, depuis le 27 octobre, une exposition en collaboration avec le musée des Arts décoratifs de Paris.

Vue de l’exposition 10 000 ans de luxe au Louvre Abou Dhabi. Photo Ismail Noor/Seeing Things ©Department of Culture and Tourism-Abu Dhabi

Qu’est-ce que le luxe ? Sous l’immense dôme puits de lumière du Louvre Abou Dhabi, architecture contemporaine inspirée de l’art islamique, se tient depuis le 17 octobre une exposition ambitieuse qui propose une réponse en 350 œuvres majeures à cette question à la fois relative et subjective. En cette année placée par l’émirat sous le vocable de la « tolérance », au sein de ce musée qui se veut un lieu de dialogue des cultures, entre couture, joaillerie, arts visuels, mobilier et design, avec des chefs-d’œuvre venus des collections d’institutions et de grandes marques internationales, le Louvre Abou Dhabi prouve que le luxe est aussi le désir le mieux partagé de l’humanité.

Une perle du VIe millénaire avant notre ère

Ce parcours conçu par Olivier Gabet, directeur du musée des Arts décoratifs de Paris, ouvre sur deux pièces marquantes illustrant l’histoire de l’émirat : la perle d’Abou Dhabi, la plus ancienne perle connue au monde, datant d’environ 5800-5600 avant notre ère, premier témoignage connu de la pêche des perles dans le monde, découverte sur l’île de Marawah en 2017 et prêtée par le Zayed National Museum, et un collier ancien de perles naturelles ayant appartenu à la diva Oum Kalsoum, également issu de la collection du Zayed National Museum. « Jamais dans l’histoire de l’humanité le mot “luxe” n’a été aussi fréquemment utilisé que dans ces premières décennies du XXIe siècle. Ce concept évolue au sein d’un melting pot d’influences complexes, souvent subtiles et parfois contradictoires. L’identité même du Louvre Abou Dhabi, musée universel façonné par le dialogue entre les civilisations, est une invitation à embrasser les mille et une facettes du luxe depuis les époques les plus reculées jusqu’à ses manifestations les plus actuelles. Le projet a été conçu en lien avec cette approche singulière du musée, offrant aux visiteurs une vision panoramique sur un phénomène plurimillénaire », a souligné Olivier Gabet.

Commerce et échanges

Étape importante pour les chalands maritimes et les caravaniers, Abou Dhabi s’est développé grâce aux routes commerciales et à la circulation des marchandises. C’est aussi à cette activité que l’émirat doit sa culture de tolérance et son intérêt pour les échanges culturels. Une grande variété d’objets de luxe de l’Antiquité romaine sont exposés dans le cadre de cet événement, dont des décors d’intérieur précieux et des bijoux personnels parmi lesquels un minutieux camée de Tibère et Caligula produit à Rome entre 31 et 37 de notre ère. Un « collier aux poissons » datant du IIe millénaire avant J.-C. résume à lui seul la définition du luxe : rareté, valeur des matériaux ou perfection du savoir-faire, ou les trois à la fois. L’importance de la route de la soie comme véhicule d’échanges entre les civilisations est soulignée par un fragment de velours italien du XVe siècle fait de soie exotique et de fil métallique et présentant des volutes de tiges et de fleurs, motifs hérités des décors ottomans.

L’ère industrielle

Au fil du temps et des développements techniques, la notion de luxe change et la qualité de nouveauté s’ajoute à la rareté. Dès le XIXe siècle, avec l’ouverture en Europe des premiers grands magasins, notamment à Paris, le luxe se démocratise et quitte la sphère aristocratique pour se mettre à la portée d’une bourgeoisie enrichie. Les grands magasins deviennent à la mode et proposent des articles tels que bijoux, haute couture, services de table, bagagerie, mobilier à un public plus diversifié que jamais. Les porcelainiers Meissen et Sèvres et la dentelle de Chantilly dont des pièces éblouissantes sont présentées dans le cadre de cette exposition, notamment une extravagante horloge avec couple de bergers, réalisée vers 1740 par la fabrique de Meissen, produisent désormais des objets en série.

La mode et les griffes

Le luxe suit aussi l’émancipation de la femme, comme le montre la fameuse « petite robe noire » de Chanel créée en 1920. L’exposition fait naturellement la part belle à la mode avec des prêts exceptionnels de prestigieuses maisons comme Christian Dior, Givenchy, Chloé, Azzedine Alaïa, Maison Schiaparelli, Lanvin et d’autres. Est aussi présentée, prêtée par le musée des Arts décoratifs, une robe en brocart de soie datant de l’ancien Empire ottoman qui mêle des influences turques et parisiennes. Parmi les pièces contemporaines, citons une robe du soir en organza de Karl Lagerfeld pour Chanel, des accessoires d’équitation recouverts de plumes de coq par Hermès et une robe brodée de sequins de la collection printemps/été 2019 d’Élie Saab.


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