Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde

Les manifestants attendent la chute du gouvernement, en espérant davantage

Des Irakiens scandant des slogans et agitant les drapeaux nationaux lors des manifestations anti-gouvernementales qui se déroulent sur la place Tahrir à Bagdad, le 30 octobre 2019. Ahmad al-Rubaye/AFP

Le sort du Premier ministre irakien, Adel Abdel Mahdi, était hier entre les mains de ses partenaires politiques, qui négocient sa démission alors que la rue réclame toujours la « chute du régime » après 240 morts dans des manifestations et violences. Rassemblés jour et nuit place Tahrir à Bagdad dans un concert de klaxons et sous les grenades lacrymogènes des forces de l’ordre, ou dans différentes villes du sud du pays, les manifestants surveillent les manœuvres politiques, prévenant qu’ils n’accepteront rien de moins que le départ de tous les responsables. « Ils vont remplacer Abdel Mahdi par quelqu’un d’autre qui sera pareil », craint Athir Malek, un homme de 39 ans venu de Diwaniya, à 200 kilomètres au sud de Bagdad, afin de se mêler à la foule place Tahrir. « On veut récupérer le pays qu’ils nous ont volé », poursuit Hussein Nouri, un autre manifestant, âgé de 55 ans, sur la place Tahrir où s’est aussi rendue dans la journée la représentante de l’ONU en Irak.

Depuis le début du mouvement le 1er octobre, les manifestants n’ont cessé de répéter qu’ils refusaient toute récupération politique. Pour eux, la chute du gouvernement ne suffit pas. Il faut renouveler la totalité de la classe politique arrivée au pouvoir à la chute du dictateur Saddam Hussein en 2003 et inchangée depuis. Ils veulent, disent-ils, en finir avec le système compliqué de répartition des postes par confession ou par ethnie, rongé par le clientélisme et qui tient toujours à l’écart les jeunes, pourtant majoritaires dans la population. Pour eux, il faut une nouvelle Constitution et surtout que les « gros poissons » de la corruption rendent l’équivalent de deux fois le PIB de l’Irak, une somme évaporée depuis 2003 dans un pays présenté comme l’un des plus corrompus au monde. Dans la soirée, un militaire irakien a été tué dans l’explosion d’une roquette tombée sur un check-point de la Zone verte de Bagdad, près de l’ambassade des États-Unis.

Le sort du Premier ministre irakien, Adel Abdel Mahdi, était hier entre les mains de ses partenaires politiques, qui négocient sa démission alors que la rue réclame toujours la « chute du régime » après 240 morts dans des manifestations et violences. Rassemblés jour et nuit place Tahrir à Bagdad dans un concert de klaxons et sous les grenades lacrymogènes des forces de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut