Le Futur met en garde contre toute tentative de "provoquer des divisions" parmi les protestataires

Le Courant du Futur du Premier ministre libanais Saad Hariri a mis en garde les Libanais samedi, au dixième jour de la révolte populaire, contre toute "tentative de provoquer des affrontements et des divisions" parmi les protestataires qui détourneraient l'attention de leurs revendications. Cette mise en garde intervient au lendemain des affrontements ayant été provoqués la veille par des partisans du Hezbollah. Le parti haririen a par ailleurs exprimé l'espoir que les revendications "justes" des Libanais pourront se réaliser malgré les "dissensions politiques durables" qui caractérisent le pays. 

"Le Courant du Futur voit dans les événements historiques que vivent les villes et régions du Liban et dans les cris des foules qui y sont rassemblées de manière civilisée une concrétisation des revendications justes des Libanais", a affirmé le bureau politique du parti dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion extraordinaire. La formation politique haririenne "espère que ces revendications seront entendues et réalisées, malgré les dissensions politiques qui caractérisent le pays". 

Le Futur souligne dans ce contexte que les revendications "de la révolte populaire" ont servi de fondation au plan de réformes présenté lundi, ajoutant que les ministres concernés par ces réformes travaillent à les mettre en œuvre le plus rapidement possible. "Le Premier ministre voulait répondre à ces revendications depuis la formation du gouvernement actuel", en février dernier, a-t-il ajouté. 

"Nous nous tenons aux côtés de Saad Hariri lorsqu'il refuse tout déclenchement d'une nouvelle guerre civile et l'effondrement économique du pays", ajoute le communiqué du parti. Ce dernier salue par ailleurs "le rôle positif des forces militaires et de sécurité dans la protection des manifestants contre toute tentative de détourner les revendications et de provoquer des affrontements". Ce dernier point fait référence à l'importante bagarre qui a eu lieu la veille sur la place Riad el-Solh, à Beyrouth, entre des "chemises noires" du Hezbollah et les manifestants, peu avant le discours du secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah. 

Le Courant du Futur a dans ce cadre mis en garde contre toute tentative de monter les manifestants contre l'armée et appelé à ne pas diffuser de rumeurs ayant pour objectif de créer des divisions. 

Depuis le début des manifestations de grande ampleur jeudi dernier au Liban, qui ont rassemblé au pic du mouvement des centaines de milliers de manifestants, les Libanais réclament la chute de toute la classe dirigeante, accusée de corruption. Pour tenter de rétablir la confiance entre la classe politique et les citoyens, le Premier ministre avait présenté lundi un plan de réformes qui n'a toutefois pas suffi à apaiser la rue.