Hassan Nasrallah et le guide suprême Ali Khamenei. Photo tirée du site Khamenei.ir
La diffusion récente, à une semaine d’intervalle, de photos du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, en compagnie du guide suprême iranien Ali Khamenei, ainsi que d’une rare interview du puissant général Kassem Souleimani qui a révélé sa participation à la guerre de 2006 avec Israël, doivent être interprétés comme des messages de Téhéran dans le cadre du bras de fer régional qui se joue. Le site officiel de Khamenei a mis en ligne mardi une nouvelle photo de Hassan Nasrallah, serrant la main au guide iranien. Les deux hommes arborent un large sourire sur la photo, que la chaîne du Hezbollah, al-Manar, présente comme « une image non publiée de la dernière rencontre » entre le guide et le secrétaire général, sans préciser de date.Il y a une semaine, le site du guide iranien publiait déjà une photo regroupant ce dernier, le secrétaire général du Hezbollah et le chef de la brigade al-Qods au sein des gardiens de la révolution, le général Kassem Souleimani. Toujours sans aucun détail sur le lieu ou la date à laquelle la photo a été prise.
Selon des sources concordantes, le secrétaire général du Hezbollah, qui vit dans la clandestinité depuis la guerre de 2006, ne s’est pas rendu récemment à Téhéran et sa dernière visite en Iran remonte à plusieurs mois.
Mais la diffusion de ces photos intervient peu de temps après un discours de Hassan Nasrallah dans lequel il faisait l’éloge de Ali Khamenei et affirmait se considérer comme « un soldat à ses ordres » . Elle intervient surtout au moment où la chaîne iranienne al-Alam a diffusé, mardi soir, un entretien exclusif, réalisé par le bureau de l’ayatollah Khamenei, avec le général Souleimani, consacré à la guerre de l’été 2006 avec Israël et dans lequel il révèle son rôle durant le conflit.
« Il s’agit de messages des Iraniens adressés aux États-Unis en ces circonstances de tension régionale », affirme à L’OLJ Kassem Kassir, journaliste et chercheur spécialisé dans les mouvements islamistes. « Ils veulent leur dire : voici nos alliés dans la région, et ils sont prêts à toute éventualité », ajoute le chercheur, auteur d’un livre sur le Hezbollah.
Un responsable politique opposé au Hezbollah estime lui aussi que par ces messages, l’Iran veut « confirmer ce qu’il a toujours prétendu, que Beyrouth est dans le giron » de Téhéran.
(Lire aussi : Derrière la diffusion de la photo de Nasrallah, une polémique inutile selon le Hezbollah)
Nasrallah, Moghniyé et Souleimani
L’entretien avec le général Souleimani est présenté comme la première interview avec cet homme de l’ombre à la tête de la force al-Qods, chargée des opérations extérieures – notamment en Irak et en Syrie – des gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique.
Au cours de l’entretien, le général Souleimani affirme être venu au Liban dès le début du conflit avec Israël en juillet 2006. Il révèle que c’est Imad Moghniyé, responsable militaire du Hezbollah tué en 2008 et considéré par le mouvement comme l’artisan de la « victoire » contre Israël, qui l’a accompagné depuis Damas, et que les deux hommes ont dû faire une partie du chemin à pied pour éviter le poste-frontière de Masnaa qui était soumis au bombardement.
Le général iranien souligne le rôle central de Moghniyé dans l’opération qui a permis au Hezbollah, le 12 juillet 2006, de s’infiltrer en territoire israélien pour capturer deux soldats. Une opération considérée comme l’élément déclencheur de la guerre.
Kassem Souleimani raconte qu’il a été rappelé, une semaine après le déclenchement de la guerre, à Téhéran où il a remis un « rapport négatif » et pessimiste sur le déroulement des combats aux dirigeants iraniens. « Mais le guide Khamenei s’est déclaré convaincu de la victoire, des propos que j’ai rapportés à mon retour à sayyed Nasrallah qui en a été très heureux », ajoute-t-il.
Le général iranien est alors resté au Liban pendant tout le reste des combats et raconte en particulier comment, une nuit que la banlieue sud était soumise à un intense bombardement, il avait décidé avec Moghniyé d’évacuer Nasrallah de la « chambre d’opérations » où il se trouvait. « Le sayyed n’a accepté qu’avec beaucoup de difficultés de sortir de la chambre d’opérations qui n’était pas souterraine », raconte-t-il. « La banlieue était plongée dans l’obscurité et on n’entendait que les bruits des avions qui la survolaient, alors que les drones enregistraient tous les mouvements, même les motos. » Le général a enlevé sa veste en treillis pour ne pas être repéré et les trois hommes ont marché jusqu’à un immeuble voisin, avant de monter dans une voiture pour trouver un autre refuge, puis de revenir plus tard au centre de commandement.
Kassem Souleimani accuse par ailleurs Israël d’avoir eu, en déclenchant cette guerre, l’objectif de provoquer « un changement démographique au Liban-Sud » en poussant la communauté chiite à partir, affirmant qu’Israël faisait la distinction entre les villages chiites, soumis aux bombardements, et les villages chrétiens et sunnites qui étaient épargnés.
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commentaires (17)
DONC L'IRAN DIRIGEAIT LA GUERRE A PARTIR DU LIBAN QUI A FAIT 1200 MORTS LIBANAIS ET DES DESTRUCTIONS MASSIVES L'IRAN A ALORS JETE DE L'ARGENT AUX CHIITS POUR SE MONTRER FIDELE AU LIBAN ET GAGNER L'ESTIME DE CEUX QU'ELLE A ELLE MEME DEMOLI OU TUER EN FAIT MONSIEUR LE PRESIDENT AOUN OU YA FAHKHAMAT AL RAIIS VOUS ETES DEVENU D'UNE FACON OU D'UNE AUTRE LE PRESIDENT DU LIBAN DONC DE TOUS LES LIBANAIS PAS SEULEMENT DES CHIITES DE HB OU DES MEMEBRES DU CPL MAIS DE TOUS LES LIBANAIS PRIERE DE VOUS RAPPELEZ CECI TOUS LES MATINS AU REVEIL ET D'AGIR EN CONSEQUENT LE PEUPLE LIBANAIS N'ATTEND RIEN DE MOINS DE VOUS sauf une petite chose calmez aissi votre tourbillon de gendre et President du CPL que vous avez preside pendant si longtemps mais qui ne ressemble plus du tout au temps de votre presidence
LA VERITE
18 h 36, le 03 octobre 2019