Les dirigeants grec et turc parlent immigration à New York

Le nouveau Premier ministre conservateur grec Kyriakos Mitsotakis a appelé mercredi le président turc Recep Tayyip Erdogan à coopérer pour enrayer la hausse du nombre des migrants, lors d'une rencontre en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.

"J'ai eu une discussion franche avec le président Erdogan sur toutes les questions majeures, de l'immigration à Chypre en passant par les questions bilatérales", a tweeté Kyriakos Mitsotakis après la rencontre, sa première avec M. Erdogan depuis son élection en juillet. "Nous avons convenu de travailler ensemble pour créer un meilleur climat, dans l'intérêt de nos peuples et de la stabilité de la région", a-t-il ajouté. Selon un responsable grec, les deux dirigeants "se sont mis d'accord pour faire tous les efforts possibles pour réduire les flux de migrants".

La partie turque n'a elle fait aucun commentaire, se contentant de confirmer la rencontre.

Kyriakos Mitsotakis s'était engagé à adopter une attitude plus ferme sur l'immigration lorsqu'il avait succédé, en juillet, au gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras.

Au nom de principes humanitaires, M. Tsipras s'était montré généreux dans l'accueil des migrants, notamment envers ceux ayant fui la Syrie en guerre et qui cherchaient à traverser la Grèce pour se rendre dans le nord de l'Europe.

En vertu d'un accord conclu en 2016 entre la Turquie et l'Union européenne, la Turquie avait elle mis un frein aux flux de migrants, en échange d'une aide de 6 milliards de dollars.

Recep Tayyip Erdogan a récemment appelé les Européens à augmenter leur aide, face aux plus de quatre millions de réfugiés actuellement en Turquie.

La Turquie craint notamment un nouvel afflux de migrants en provenance de la province d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, où des affrontements se poursuivent.

Les arrivées de migrants en Grèce ont augmenté cette année, poussant le gouvernement de Mitsotakis à pousser à accélérer l'examen des demandes d'asile, ce qui pourrait conduire à davantage de rejets de demandes et au renvoi de réfugiés vers la Turquie.