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Agenda - Hommage à Simon Asmar

Un vrai défenseur de la culture francophone

Je n’oublierai jamais ce jour où tu es entré dans les studios de Magic 102, la radio où j’officiais à l’époque et dont tu étais le directeur. Tu m’as enjoint (oui, je pèse mes mots) de faire un remplacement à la télé. Je t’ai regardé les yeux écarquillés. Moi, à la télé ? Déjà qu’à la radio, j’étais arrivée par accident, mais là ce n’était pas du tout dans mes projets, moi qui me destinais a priori à une carrière diplomatique. Tu m’envoies dans une salle de théâtre de Jounieh où le tournage de Mosaïque avait lieu à cette date, et je me retrouve sous les feux des projecteurs avec une panoplie de gens autour qui me détaillaient. J’étais pétrifiée, toi imperturbable. Tu me jetais dans la gueule du loup, mais toi tu savais qu’il ne me mangerait pas. Par contre, c’est toute la machine que tu venais de mettre en marche. Ta passion avait vite fait de me contaminer et quelques jours plus tard, tu es revenu après deux épisodes, me dire sans discussion préalable, comme tu savais si bien le faire : « Tu continues. » Et j’ai continué, car à ta volonté on se pliait sans discuter. Ton franc-parler était légendaire. Tu pouvais rentrer dans des colères terribles (dont je n’ai jamais fait les frais heureusement), mais tu étais visionnaire. Tu savais toujours où tu allais. Tu raillais la bêtise humaine, te moquais de tout ce que tu trouvais dégradant (lors de notre dernière conversation qui date de quelques années déjà, nous échangions sur un ton aigre-doux à propos de la dégradation du paysage audiovisuel). Moi pour en parler j’avais mal, toi tu avais cette distance qui anime les gens de ton métier qui doivent épouser leur temps. Tu es pour beaucoup ce faiseur d’étoiles de la chanson arabe, pour moi, tu es avant tout ce défenseur de la culture francophone, celle à laquelle tu appartenais. Aujourd’hui tu pars à la conquête d’un nouveau ciel, où je l’espère tu décrocheras pour nous quelques étoiles pour nous guider… Nous en avons terriblement besoin...

Nanette ZIADÉ

Je n’oublierai jamais ce jour où tu es entré dans les studios de Magic 102, la radio où j’officiais à l’époque et dont tu étais le directeur. Tu m’as enjoint (oui, je pèse mes mots) de faire un remplacement à la télé. Je t’ai regardé les yeux écarquillés. Moi, à la télé ? Déjà qu’à la radio, j’étais arrivée par accident, mais là ce n’était pas du tout dans...