Rechercher
Rechercher

Agenda - Hommage

Raymond Misk, une vie pleine d’épisodes cocasses

Le Dr Raymond Misk vient de nous quitter après une vie bien remplie. Je l’ai connu au milieu du siècle dernier à l’Hôtel-Dieu de France où j’étais chef de clinique. Raymond était interne avec Fouad Boustani et ils faisaient partie tous les deux d’une génération médicale possédant à côté d’une compétence technique remarquable un background de culture générale, rarement retrouvée dans les générations actuelles.

Raymond Misk faisait partie d’une famille médicale. Son père était un homme de laboratoire qui contrôlait la salubrité des eaux de Dbayé qui arrivaient à Beyrouth. Son frère était un gynécologue qui avait fondé une maternité à Beyrouth-Ouest.

Raymond choisit une spécialité, la gastro-entérologie, qui commençait à être individualisée et prendre son autonomie par rapport à la médecine générale. Il fut un des premiers à faire des gastroscopies et des colonoscopies. De Zahlé où j’exerçais, je lui ai souvent demandé de monter faire des endoscopies digestives à mes patients.

Il fit sa spécialisation à Beyrouth, puis à Paris et à Londres. Il a profité à Beyrouth d’une convention entre notre faculté et un grand centre hospitalier à Isamïlia, en Égypte, et passa avec d’autres diplômés libanais un stage très formateur auprès d’un médecin célèbre, le professeur Roger Godell.

De retour à Beyrouth, il travailla à l’Hôpital militaire et il continua à fréquenter l’Hôtel-Dieu et surtout l’hôpital Rizk, où il était très actif, grâce à l’appui du Dr Assaad Rizk et après une entente tacite avec le Dr Antoine Ferzli.

Le Dr Misk était très aimé de ses patients et me référait parfois des cas lourds pour une chirurgie délicate.

À côté de sa pratique médicale, il remplissait ses week-ends par des sorties de tourisme internes et régionales organisées par Michel Mouffarège et Thelma Daoud, au Liban, en Syrie, en Jordanie, en Égypte, en Turquie ou ailleurs pour découvrir des coins peu connus.

Sa vie était pleine d’épisodes insolites, souvent cocasses. Une mésaventure qu’il répète souvent est survenue dans un grand hôpital en Angleterre où il était « visitor ». Après un café avec des collègues, il voulait fumer une cigarette. On lui a expliqué qu’il n’y a pas de cendrier dans tout l’hôpital. Il comprit après cette révélation « très british » que les cigarettes sont interdites dans tout l’hôpital.

Le Dr Misk est resté toute sa vie un célibataire endurci, mais il était entouré par une famille proche et des amis très affectueux qui regretteront beaucoup son absence.

Ancien doyen de la faculté de médecine de l’USJ

Le Dr Raymond Misk vient de nous quitter après une vie bien remplie. Je l’ai connu au milieu du siècle dernier à l’Hôtel-Dieu de France où j’étais chef de clinique. Raymond était interne avec Fouad Boustani et ils faisaient partie tous les deux d’une génération médicale possédant à côté d’une compétence technique remarquable un background de culture générale, rarement...