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Turquie : la police empêche des manifestations après la destitution de maires prokurdes



Des officiers de la police anti-émeute turque dispersant des manifestants contestant la destitution par les autorités de maires prokurdes de trois villes du sud-est de la Turquie, à Diyabakir, le 20 août 2019. Photo AFP / Ilyas AKENGIN

La police a dispersé plusieurs manifestations mercredi dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, après la destitution par les autorités des maires prokurdes de trois importantes villes de la région.

Au moins 200 personnes ont manifesté à Diyarbakir, principale ville du sud-est de la Turquie, pour protester contre le remplacement lundi de leur maire par le gouverneur nommé par le gouvernement. Sept personnes ont été arrêtées lors de cette marche, selon un correspondant de l'AFP sur place, et la police a ensuite dispersé à l'aide de canons à eau un rassemblement qui s'était constitué devant la mairie. Les manifestants ont finalement organisé un sit-in, rapidement encerclé par environ 500 policiers, ajoute le correspondant.

Les maires HDP (Parti démocratique des peuples) de Diyarbakir, Adnan Selçuk Mizrakli, de Mardin, Ahmet Türk, et de Van, Bedia Özgökçe Ertan, ont été démis de leurs fonctions dans la nuit de dimanche à lundi, accusés d'activités "terroristes". Autorisés par les autorités à se présenter aux élections municipales du 31 mars, ils avaient remporté le scrutin respectivement avec 63%, 56% et 54% des voix.

Le président Recep Tayyip Erdogan accuse régulièrement le HDP d'être lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux. Mais le parti affirme être visé en raison de son opposition virulente au gouvernement.

Lors d'un briefing avec la presse étrangère à Istanbul, le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu a minimisé l'importance des manifestations qui se tiennent depuis lundi. "Le principal problème c'est l'attitude du HDP qui a défié l'Etat en nommant comme maires des gens qui font déjà l'objet de poursuites judiciaires", a-t-il insisté. "Ils traitent la démocratie comme un cheval de Troie".

Le gouverneur de Van, Mehmet Emin Bilmez, a par ailleurs dissout mercredi l'assemblée municipale de la ville, à majorité HDP, ce qui lui permet de diriger seul la mairie.

Plus de 500 membres et sympathisants du HDP protestant contre la destitution des trois maires ont été arrêtés depuis lundi, a affirmé à l'AFP une source au sein du parti.

Par ailleurs, le gouvernorat de Sinark, une province située près des frontières syrienne et irakienne, a annoncé mercredi qu'un soldat a été tué et trois ont été blessés dans des affrontements avec le PKK.

La police a dispersé plusieurs manifestations mercredi dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, après la destitution par les autorités des maires prokurdes de trois importantes villes de la région. Au moins 200 personnes ont manifesté à Diyarbakir, principale ville du sud-est de la Turquie, pour protester contre le remplacement lundi de leur maire par le gouverneur nommé par...