Six militaires du régime syrien ont été tués samedi dans une attaque kamikaze visant leur barrage de contrôle dans la province de Deraa, berceau dans le sud du soulèvement en 2011 contre le pouvoir de Bachar el-Assad, a indiqué une ONG.

L'explosion s'est produite dans un secteur près de la localité de Mleiha al-Atch, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH)."Un kamikaze sur une moto s'est fait exploser contre un barrage de contrôle de militaires et de milices alliées sur une route, tuant six militaires et faisant des blessés", d'après le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

L'agence de presse officielle Sana a rapporté une version différente des faits, faisant état seulement de "blessés" parmi les "militaires", expliquant qu'un "terroriste s'est fait exploser avec sa ceinture d'explosifs durant un raid de l'armée contre une poche terroriste".

Il n'était pas clair dans l'immédiat qui était à l'origine de cette attaque. Les forces prorégime à Deraa sont presque quotidiennement la cible de tirs et d'explosions qui ne font généralement pas de victimes, rappelle l'OSDH. La province de Deraa a été reprise à l'été 2018 par les forces du régime soutenues par la Russie après des bombardements meurtriers.

En juillet 2019, six soldats ont été tués et quinze blessés dans l'explosion d'une bombe visant un convoi militaire, près du chef-lieu éponyme de la province de Deraa, selon l'OSDH. Les institutions gouvernementales se sont réinstallées à Deraa, mais les forces armées ne se sont pas déployées dans toute la province, selon l'OSDH.

Des dizaines de personnes ont protesté en mars dernier contre la réinstallation d'une statue de Hafez el-Assad, ancien président syrien et père de l'actuel chef de l'Etat, huit ans après sa destruction par des manifestants au moment du soulèvement populaire.

Déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, la guerre a fait plus de 370.000 morts et poussé à la fuite des millions de personnes.