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Moyen Orient et Monde - Syrie

Plus de 40 morts dans des raids sur un marché d’Idleb

Moscou dément toute responsabilité dans l’attaque.

Des membres des « Casques blancs » tentant de sauver des victimes sous les décombres, après un raid aérien sur un marché dans la province d’Idleb. AFP / Omar Haj Kadour/AFP

Au moins 43 civils ont été tués hier dans des bombardements sur la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, selon un bilan d’une ONG qui a attribué ces raids aux aviations russe et syrienne. Dans la seule ville de Maarret al-Noomane, au moins 37 personnes, dont 35 civils et deux personnes non identifiées, ont péri dans des frappes russes sur un marché, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Six civils ont été tués dans des raids du régime syrien sur la localité de Saraqeb, selon l’ONG qui a fait état de plus de 100 blessés dans les deux bombardements.Le régime de Bachar el-Assad et son allié russe ont intensifié depuis fin avril leurs bombardements sur la province d’Idleb et sur des zones adjacentes dans les provinces limitrophes d’Alep, de Hama et de Lattaquié. La région échappe toujours au contrôle du régime et reste dominée par les jihadistes du groupe Hay’at Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’el-Qaëda). D’autres factions rebelles et jihadistes y sont présentes.

Plus de 650 civils y ont été tués en près de trois mois, selon l’observatoire, tandis que 330 000 personnes ont fui les violences, d’après l’ONU.

Hier matin, plusieurs frappes aériennes russes ont visé un marché de la ville de Maarret al-Noomane, dans la province d’Idleb, où étaient installés des grossistes de légumes, selon l’OSDH qui fait état d’immeubles à proximité également touchés. L’observatoire, qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, détermine les auteurs des raids à partir du type d’avion utilisé, du lieu de la frappe, des plans de vol et des munitions utilisées.

L’armée russe a démenti avoir mené des raids sur le secteur, dénonçant des accusations des Casques blancs, organisation de secouristes opérant en zone rebelle. « Les déclarations de représentants anonymes de l’organisation des Casques blancs, financée par le Royaume-Uni et les États-Unis, sur de soi-disant frappes de l’aviation russe sur un marché de Maarret al-Noomane sont fausses », a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Les Casques blancs ont rapporté la mort d’un de leurs bénévoles. Dimanche déjà dans la région d’Idleb, 18 civils, dont sept enfants, ont été tués dans des raids imputés surtout au régime, mais aussi à son allié russe par l’OSDH. Parmi les victimes, figure un journaliste citoyen de 22 ans. Anas Dyab, photographe et vidéaste, était également un bénévole des Casques blancs.

Émissaires du Vatican

Par ailleurs, deux cardinaux du Vatican étaient hier à Damas pour rencontrer le président Assad. Ils lui ont remis une lettre du pape François qui a exprimé sa « profonde préoccupation pour la situation humanitaire en Syrie, en particulier pour les conditions dramatiques de la population civile à Idleb », selon un communiqué du Vatican. Le secrétaire d’État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, a précisé que la préoccupation principale du pape est humanitaire. « Dans sa lettre, le Saint-Père utilise trois fois le mot réconciliation : c’est son objectif », affirme le cardinal au site Vatican News.

Cette recrudescence de violence intervient malgré un accord conclu en septembre 2018 entre la Russie et la Turquie, parrain de certains groupes rebelles, visant à éviter à Idleb une offensive d’envergure des forces loyales à Damas. L’initiative prévoyait une « zone démilitarisée » pour séparer les territoires tenus par les jihadistes et les rebelles des zones gouvernementales attenantes. « La zone de désescalade est rapidement devenue un des endroits les plus dangereux au monde pour les civils », a asséné hier un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), David Swanson, réclamant un cessez-le-feu pour « mettre fin à la tragédie ».

Pour Sam Heller, du centre de réflexion International Crisis Group, les violences devraient se poursuivre jusqu’à ce que « la Russie et la Turquie arrivent à un accord établissant le calme sur le front ». En attendant, « chaque camp essaie de faire pression sur l’autre à travers les partenaires syriens sur le terrain » ou bien « directement avec les bombardements russes sur des régions d’Idleb », ajoute-t-il.

De leur côté, les jihadistes et les rebelles tirent sporadiquement des roquettes et des obus sur les régions gouvernementales. Ces tirs ont déjà tué une cinquantaine de civils. Hier, sept civils, dont deux enfants, ont péri dans des tirs de roquettes de groupes rebelles et jihadistes sur un village sous le contrôle du régime dans le nord de la province de Hama, ont rapporté les médias d’État.

Source : AFP

Au moins 43 civils ont été tués hier dans des bombardements sur la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, selon un bilan d’une ONG qui a attribué ces raids aux aviations russe et syrienne. Dans la seule ville de Maarret al-Noomane, au moins 37 personnes, dont 35 civils et deux personnes non identifiées, ont péri dans des frappes russes sur un marché, selon l’Observatoire...
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