Le Salon de Francfort déserté par les constructeurs

La puissante industrie automobile allemande s’apprête à vivre une humiliation en septembre, avec une 68e édition du Salon de Francfort désertée par les grands constructeurs internationaux, à l’exception des Allemands. La liste des absents pour cette édition 2019, du 12 au 22 septembre, est impressionnante. Trois des quatre plus grands groupes mondiaux ont renoncé à un stand pour la totalité de leurs marques : Renault-Nissan-Mitsubishi, Toyota et General Motors. À ceux-là, s’ajoutent Fiat-Chrysler (y compris Alfa Romeo et Jeep), mais aussi le deuxième constructeur européen PSA, représenté uniquement par son label allemand Opel. De grands noms du luxe ont renoncé : Aston Martin, Ferrari, Maserati, Bentley (qui fait pourtant partie du groupe Volkswagen) et Rolls-Royce (filiale de BMW). Absent aussi Tesla, leader des véhicules électriques, mais aussi Volvo, Suzuki, Mazda. Kia avait initialement prévu de venir, mais envisage finalement de renoncer. Même les exposants allemands ont réduit leur surface d’exposition, à l’instar de BMW. Le cas de Francfort n’est pas isolé. Paris, Genève ou Detroit, pendant des décennies rendez-vous incontournables pour le gotha automobile mondial, sont en grande difficulté depuis une dizaine d’années, avec de plus en plus de constructeurs qui leur tournent le dos. Un Salon coûte cher et devient difficile à justifier quand les constructeurs peuvent montrer au monde leurs dernières nouveautés via des retransmissions sur internet. Le contexte économique difficile depuis l’an dernier n’arrange rien. Et puis les entreprises veulent désormais se montrer sur les salons technologiques, comme le CES de Las Vegas...