Deux responsables américains ont assisté dimanche à l'inauguration à Jérusalem-Est d'un site archéologique organisée par une association ultranationaliste israélienne, une présence qui rompt une nouvelle fois avec la pratique diplomatique s'agissant de la colonisation et du secteur palestinien de la ville occupé par Israël.
Jason Greenblatt, conseiller du président américain Donald Trump, et David Friedman, ambassadeur en Israël, ont assisté en compagnie de responsables israéliens à une cérémonie dévoilant le résultat de travaux archéologiques à Silwan, quartier palestinien de Jérusalem-Est. Silwan, situé en contrebas des murailles de la Vieille ville, est le théâtre de tensions permanentes entre les résidents palestiniens et des colons juifs de plus en plus nombreux.
Les travaux archéologiques, portant sur une route souterraine utilisée il y a environ 2.000 ans pour le pèlerinage vers le Second Temple juif, ont été entrepris par l'association Elad, dont le but avoué est de renforcer la présence juive à Jérusalem-Est.
L'Autorité palestinienne "affirme que notre participation à cet événement historique soutient la +judaïsation+ de Jérusalem et est un acte hostile envers les Palestiniens. Ridicule", a écrit sur Twitter Jason Greenblatt avant l'événement. "Nous ne pouvons pas +judaïser+ ce que l'histoire/l'archéologie montrent. Nous pouvons le reconnaître et vous pouvez arrêter de prétendre que ce n'est pas vrai! La paix peut seulement être bâtie sur la vérité".
Les Palestiniens accusent Israël et la fondation Elad de chercher à les chasser de Jérusalem.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné "avec la plus grande fermeté les plans colonialistes visant à modifier la réalité dans Jérusalem occupée et les environs de la vieille ville".
L'ONG israélienne Emek Shaveh, qui lutte contre l'usage de l'archéologie au service de la colonisation, a également critiqué la présence d'officiels américains à la cérémonie. Elle dénonce un "acte politique qui se rapproche le plus d'une reconnaissance américaine de la souveraineté israélienne" sur toute la Vieille ville de Jérusalem.
Israël considère Jérusalem comme sa capitale "unifiée et indivisible". Mais la communauté internationale ne reconnaît pas l'annexion en 1967 de la partie orientale occupée de la ville, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.
Le président Donald Trump a rompu en décembre 2017 avec des décennies de consensus diplomatique en reconnaissant Jérusalem comme la capitale d'Israël, poussant les Palestiniens à couper tout contact formel avec Washington.
L'ambassadeur américain en Israël David Friedman est un fervent soutien des colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens, considérées comme illégales par la communauté internationale.
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