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Sport - Football / Coupe du monde 2022

Platini en garde à vue

L’ex-patron de l’UEFA est soupçonné de corruption dans l’attribution du Mondial au Qatar, une affaire dans laquelle est également évoqué le nom de Nicolas Sarkozy.

Michel Platini « n’a strictement rien à se reprocher et affirme être totalement étranger à des faits qui le dépassent », ont indiqué hier ses avocats après son placement en garde à vue. Valéry Hache/AFP

Trois ans après l’ouverture d’une enquête en France pour corruption sur les conditions d’attribution de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar, Michel Platini – ex-patron de l’UEFA, vice-président de la FIFA jusqu’en 2015 et ancienne star de l’équipe de France (qui aura 64 ans vendredi) – a été placé hier matin en garde à vue dans les locaux de l’office anticorruption de la police judiciaire (OCLCIFF), à Nanterre, près de Paris, a-t-on appris auprès d’une source judiciaire et d’une source proche de l’enquête, qui confirmaient une information de Mediapart.

Parallèlement, dans cette même affaire, l’ancienne conseillère sports de l’ex-président français Nicolas Sarkozy, Sophie Dion, a également été placée en garde à vue hier. Lui aussi convoqué, Claude Guéant, ex-secrétaire général de l’Élysée et bras droit de M. Sarkozy, était pour sa part interrogé comme suspect libre.Michel Platini « n’a strictement rien à se reprocher et affirme être totalement étranger à des faits qui le dépassent », ont indiqué les conseils de l’ex-patron de l’UEFA après son placement en garde à vue. Ils affirment qu’il ne s’agissait « en aucun cas d’une arrestation, mais d’une audition comme témoin dans le cadre voulu par les enquêteurs, cadre qui permet d’éviter que toutes les personnes entendues, puis confrontées, ne puissent se concerter en dehors de la procédure ». Michel Platini, qui avait déjà été entendu en audition libre, « s’exprime sereinement et précisément, répond à toutes les questions, y compris celles sur les conditions d’attribution de l’Euro 2016, et a fourni des explications utiles », ajoutent-ils, soulignant qu’il était « absolument confiant sur la suite ».

Ces auditions se déroulent dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet national financier (PNF) en 2016 pour « corruption privée », « association de malfaiteurs », « trafic d’influence et recel de trafic d’influence », pour examiner les conditions d’attribution des Coupes du monde de football 2018 et 2022. Le même jour, le 2 décembre 2010, le Mondial 2018 avait été attribué à la Russie (face notamment à l’Angleterre éliminée dès le 1er tour) et, à la surprise générale, le Mondial 2022 au Qatar, vainqueur au dernier tour face aux États-Unis. La désignation de ce richissime émirat gazier, où les températures brûlantes en été rendent la pratique du football difficile, voire impossible, avait immédiatement déclenché des soupçons de corruption et avait été l’un des déclencheurs de la grave crise qui a secoué la FIFA à partir de 2015. À la fin de cette année-là, 16 membres du comité exécutif de la FIFA sur 24 avaient été radiés, suspendus ou inquiétés à divers titres.

En octobre 2015, Sepp Blatter, ancien président de la FIFA, avait ajouté à la polémique en mettant en cause la France. Selon sa version, « un arrangement diplomatique » existait pour que les Coupes du monde 2018 et 2022 aient lieu en Russie puis aux États-Unis, un plan qui aurait échoué à cause de « l’interférence gouvernementale de M. Sarkozy » qui aurait entraîné, toujours selon M. Blatter, une volte-face de Michel Platini, alors président de l’UEFA.

Réunion secrète

La justice française s’intéresse en particulier à « une réunion secrète » au palais de l’Élysée le 23 novembre 2010, à laquelle participaient Nicolas Sarkozy, le prince du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani, et Michel Platini, révélée par le magazine France football. Son but supposé : s’assurer que Platini voterait pour l’émirat. Un « tissu de mensonges », s’était indigné l’ancien n° 10 des Bleus. Ce dernier avait déjà été entendu comme témoin en 2017 dans le cadre des investigations du PNF.

Hier, Sepp Blatter, qui avait aussi été entendu comme témoin en Suisse en 2017 à la demande de la justice française, a exprimé, sur la chaîne suisse RTS, « une grande surprise ». « Je pensais que l’affaire du Qatar était finie une fois pour toutes », a-t-il déclaré. Il a de nouveau évoqué un coup de téléphone avec Michel Platini, son ex-ami et allié, qui aurait eu lieu après la réunion du 23 novembre 2010. « Je me rappelle ce moment, c’était vers la fin du mois de novembre en 2010, après qu’il eut été invité à l’Élysée où il a rencontré le président Sarkozy qui, lui, avait rencontré le prince héritier, l’actuel émir du Qatar, a-t-il raconté. En me disant que, maintenant, notre consensus que nous avions fait pour aller en 2018 en Russie et en 2022 aux États-Unis n’allait peut-être pas se réaliser parce que M. Sarkozy lui a demandé si lui ou d’autres pouvaient voter pour le Qatar. »

Pour sa part, Sepp Blatter a été suspendu six ans par la FIFA « de toute activité liée au football » pour un paiement controversé de 2 millions de francs suisses (1,8 million d’euros) à Michel Platini, lui aussi suspendu quatre ans. En mai 2018, ce dernier a été mis « en l’état » hors de cause par la justice suisse.

Source : AFP

Trois ans après l’ouverture d’une enquête en France pour corruption sur les conditions d’attribution de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar, Michel Platini – ex-patron de l’UEFA, vice-président de la FIFA jusqu’en 2015 et ancienne star de l’équipe de France (qui aura 64 ans vendredi) – a été placé hier matin en garde à vue dans les locaux de l’office...

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