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Sport - Sports extrêmes

Rodolphe Akl, des commandos de l’armée libanaise, participe au Red Bull X-Alps 2019

Marche et vol : une discipline et une aventure « raid » dingues à travers les Alpes.

Le major Rodolphe Akl, des commandos de l’armée libanaise, unique concurrent du monde arabe à l’édition 2019 du Red Bull X-Alps. Photo fournie par l’armée libanaise

La magie de voler, la souffrance d’une course à pied dans la neige et sous la pluie, et le défi de traverser toutes les Alpes en douze jours maximum : c’est la grande aventure dans laquelle se sont lancés, dimanche dernier, 32 adeptes d’une discipline ultime dénommée Marche et vol. Parmi eux, le major Rodolphe Akl des commandos de l’armée libanaise, seul participant venu du pays du Cèdre et du monde arabe.

Voilà un an que ces athlètes de l’extrême se préparent sans relâche pour un rendez-vous biannuel, le Red Bull X-Alps, né en 2003. Le principe ? Partir de Salzbourg, dans les Alpes autrichiennes, pour rejoindre Monaco, sur la côte méditerranéenne de la France, en ayant le droit seulement de marcher, courir et voler en parapente. Une course folle de 1138 kilomètres sur six pays, incluant le point le plus culminant en Europe, le Mont Blanc (4810 mètres).

Dans leur dos, ils portent leurs ailes qui n’attendent qu’à être déployées. Ils sont Suisses, Français, Américains ou Japonais, et Libanais donc, pilotes professionnels de parapente, pompiers, guides de haute montagne ou aventuriers, et tous sont impatients de se jeter dans les airs. Dernier check, dernières embrassades et c’est une première course rapide de 10 kilomètres pour rejoindre un point d’envol situé à 1 288 mètres d’altitude. Le visage tendu, ils esquissent un léger sourire avant de s’équiper pour voler. Car, finalement, la pluie n’étant pas de la partie, les craintes de passer une première journée à crapahuter sur le sol se sont envolées. Et c’est un ballet de volatiles humains qui se joue sous les yeux d’un public admiratif.

Un autre monde

« On est toujours gagnant à essayer de voler. Après, il faut avoir la condition physique pour encaisser de longues heures de marche », raconte l’athlète français Benoît Outters, qui avait fini deuxième lors de la précédente édition après avoir couru plus de 700 kilomètres en dix jours. Il n’avait pas réussi à déloger le maître incontesté de la discipline, le sportif suisse Christian Maurer, quintuple vainqueur en titre et virtuose du parapente. « Le parapente ne pèse que 7 kilogrammes, je peux voler près du sol, mais aussi à 4 000 mètres de hauteur, je peux traverser toutes les montagnes quelles que soient les conditions », explique Christian Maurer, qui a le record de distance parcourue dans les Alpes (340 kilomètres).

À une vitesse moyenne de 65 km/h, les concurrents vont tenter de voler au maximum pour avaler les kilomètres. Les premiers jours sont rudes et il y a un cap à passer aux 3e/4e jours. « Il faut allier un physique avec beaucoup de réflexions, beaucoup de choix à faire. C’est vraiment une aventure où pendant une dizaine de jours on est dans un autre monde », relève le sportif français Gaspard Petiot, estimant qu’il faut cinq ans de parapente pour atteindre le niveau requis.

Tous les concurrents ont été retenus sur dossier. Chaque compétiteur a un assistant qui le rejoint sur les bivouacs en camion et un routeur resté à la maison qui fait les prévisions météorologiques. Pour un budget moyen de 15 000 à 20 000 euros. Chacun est libre de sa progression, des endroits où il décolle et atterrit, des options de vol ou de trail. Les compétiteurs peuvent marcher de 4 à 5 heures et voler 10 heures, ou courir 17 heures. Seule contrainte : leur progression est neutralisée chaque jour entre 22h30 et 5h00 du matin.

« C’est toujours magique de quitter le sol et d’être en l’air. C’est beau de monter de 1 000 ou 2 000 mètres de dénivelé pour aller en haut d’une montagne. Mais ce qui est vraiment difficile, c’est de devoir faire jusqu’à 80 kilomètres sur le goudron sous la pluie... Non, ça, c’est vraiment un enfer ! » raconte Antoine Girard, un aventurier qui reconnaît avoir peur sur cette compétition. En 2017, il avait décollé dans des conditions de vents forts. Pris par une rafale, il est traîné en arrière. Genou cassé, greffes de ligaments, un mois alité sans pouvoir poser le pied.

Toma Coconea porte, lui, à jamais les traces d’un terrible accident. Ce Roumain âgé de 44 ans, présent dès la première édition en 2003, a le visage traversé au niveau du nez par une épaisse cicatrice et des dépigmentations sur les bras et les jambes. En 2015, il avait été emporté par un vent violent après avoir atterri en haut de la montagne. Il s’était fracassé le corps sur la pierre. « Tout le monde me dit que je suis un gars complètement fou, lance-t-il en riant. Moi, je prends ça pour un très bon compliment ! »

Sources : agences et rédaction

La magie de voler, la souffrance d’une course à pied dans la neige et sous la pluie, et le défi de traverser toutes les Alpes en douze jours maximum : c’est la grande aventure dans laquelle se sont lancés, dimanche dernier, 32 adeptes d’une discipline ultime dénommée Marche et vol. Parmi eux, le major Rodolphe Akl des commandos de l’armée libanaise, seul participant venu du...

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