Tensions sur le nucléaire iranien : Paris appelle Téhéran à être "patient et responsable"

Le président français Emmanuel Macron a appelé lundi l'Iran à être "patient et responsable", réagissant aux annonces de Téhéran que ses réserves d'uranium enrichi dépasseraient la limite prévue dans l'accord international de 2015, dans le contexte des tensions croissantes avec Washington.

"Je regrette les annonces iraniennes", a déclaré M. Macron lors d'une conférence de presse avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ajoutant que pour l'instant, l'Iran continue de "respecter ses obligations et nous l'encourageons très fortement à adopter un comportement patient et responsable". "Toute forme d'escalade ne va pas dans le bon sens", a-t-il dit, affirmant que "nous ferons tout pour dissuader l'Iran" d'emprunter cette voie.

"Le compte à rebours pour passer au-dessus des 300 kilogrammes pour les réserves d'uranium enrichi a commencé et dans dix jours, c'est-à-dire le 27 juin, nous dépasserons cette limite", a déclaré lundi Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, faisant monter la pression dans ce dossier extrêmement sensible.

L'accord international sur le programme nucléaire iranien de 2015 de Vienne a pour but de limiter drastiquement la capacité nucléaire iranienne en échange d'une levée des sanctions économiques internationales. Mais Washington a dénoncé l'accord et s'en est retiré en mai 2018, avant de rétablir de lourdes sanctions contre Téhéran, qui demande aux autres signataires (Allemagne, France, Royaume-Uni, Chine, Russie) et à ses partenaires de l'aider à en atténuer les effets.

A cela s'ajoute la tension militaire dans le Golfe provoquée par de mystérieuses attaques de pétroliers, attribuées par les Etats-Unis à l'Iran, faisant craindre un embrasement de la région. "Je pense que dans la période dans laquelle nous entrons le sang-froid peut être utile", a déclaré le président français, qui pour l'instant n'attribue pas les attaques de pétrolier à l'Iran comme le fait Washington. "C'est une fois les informations rassemblées et tous les doutes levés que des attributions pourront se faire de manière certaine", a-t-il commenté.