Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Le pouvoir militaire soudanais dit "soutenir" l'Arabie saoudite contre l'Iran

Le chef adjoint du Conseil militaire au pouvoir au Soudan, Mohamad Hamdan Daglo. REUTERS/Mohamed Nureldin Abdallah

Le chef adjoint du Conseil militaire au pouvoir au Soudan a affirmé le "soutien" de son pays à l'Arabie saoudite face à son rival iranien, lors d'une rencontre avec le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane, a indiqué vendredi l'instance militaire. Les deux hommes se sont rencontrés à Jeddah dans l'Ouest de l'Arabie saoudite, avait rapporté plus tôt dans la journée l'agence officielle saoudienne SPA.

Le Conseil militaire a pris le pouvoir au Soudan après l'éviction par l'armée du président Omar el-Bachir le 11 avril, après plusieurs mois d'un mouvement de contestation inédit.

"Le chef adjoint du Conseil militaire (Mohamad Hamdan Daglo, surnommé "Himeidti") a affirmé le soutien du Soudan à l'Arabie saoudite contre toutes les menaces et attaques de l'Iran et des milices houthis" yéménites, est-il précisé dans un communiqué du Conseil militaire.

Il s'agit de la première prise de position importante du Conseil sur la scène internationale. Khartoum participera le 30 mai à un sommet extraordinaire de la Ligue arabe, convoqué par Ryiad à la suite d'actes de sabotage contre des navires dans le Golfe et d'attaques revendiquées par les houthis contre des stations de pompage dans le royaume.

"Cette visite est destinée à assurer que les forces soudanaises resteront au Yémen pour défendre la sécurité de l'Arabie saoudite", a ajouté l'instance militaire. Des centaines de soldats soudanais participent à la coalition arabe, dirigée par l'Arabie saoudite, qui intervient depuis 2015 au Yémen contre les houthis, soutenus par l'Iran et qui contrôlent de vastes régions de l'Ouest et du Nord, dont la capitale Sanaa. Le conflit a tué des dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux civils, selon diverses organisations humanitaires qui parlent de l'une des pires catastrophes humanitaires au monde. Selon des médias soudanais, de nombreuses troupes soudanaises déployées au Yémen appartiendraient au groupe paramilitaire de la Force de soutien rapide (RSF), dirigé par "Himeidti" et faisant maintenant partie de l'armée régulière.

"Himeidti" a également remercié Riyad pour son soutien "politique" et "économique". L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont annoncé en avril un soutien financier commun de 3 milliards de dollars. Les manifestants soudanais reprochent souvent à ces deux pays du Golfe, ainsi qu'à l'Egypte, de soutenir les militaires au pouvoir, issus de l'ancien régime de M. Bachir.

"Nous ne céderons pas"
Les généraux à la tête du pays ont jusqu'ici refusé les demandes de la contestation pour un transfert du pouvoir aux civils et insistent pour que l'un des leurs prenne la tête du Conseil souverain, censé remplacer les généraux au pouvoir et diriger le pays pendant trois ans.

Vendredi, des protestataires qui campent depuis le 6 avril devant le QG de l'armée à Khartoum ont à nouveau réclamé le départ des militaires. "Nous ne céderons sur aucun de nos droits et nous ne nous soucions pas du fait que Himeidti soutienne l'Arabie saoudite ou l'Egypte", a déclaré à l'AFP Omar Ibrahim peu après les prières musulmanes du vendredi sur le lieu de rassemblement. "Nous réclamons seulement un gouvernement civil et si les militaires refusent, nous lancerons un mouvement de désobéissance et une grève générale", a-t-il ajouté.

Les dirigeants du mouvement de contestation au Soudan ont indiqué jeudi leur intention de consulter les manifestants pour trouver un moyen de sortir de l'impasse les négociations avec l'armée sur le transfert du pouvoir aux civils. Celles-ci ont été suspendues lundi en raison de désaccords sur la composition du futur Conseil souverain, qui doit être mis en place pour gérer la transition, et sur la personne --un civil ou un militaire-- qui doit en prendre la tête.

Le chef adjoint du Conseil militaire au pouvoir au Soudan a affirmé le "soutien" de son pays à l'Arabie saoudite face à son rival iranien, lors d'une rencontre avec le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane, a indiqué vendredi l'instance militaire. Les deux hommes se sont rencontrés à Jeddah dans l'Ouest de l'Arabie saoudite, avait rapporté plus tôt dans la journée l'agence...