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Appel de Christchurch : les géants du Net se mobilisent contre la violence en ligne

Les géants d'Internet ont rallié mercredi "l'Appel de Christchurch", initié par le président français Emmanuel Macron et la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Arden (photo), s'engageant à lutter contre "les contenus en ligne terroristes ou extrémistes violents". AFP / POOL / CHARLES PLATIAU

Les géants d'Internet ont rallié mercredi "l'Appel de Christchurch", s'engageant à lutter contre "les contenus en ligne terroristes ou extrémistes violents", deux mois après la diffusion en direct sur Facebook de l'attaque contre des mosquées en Nouvelle-Zélande.

Par cet appel, initié par le président français Emmanuel Macron et la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Arden, les plateformes internet, dont les leaders Facebook (et ses filiales WhatsApp et Instagram) et Google, ainsi que sa filiale YouTube, s'engagent à "prendre des mesures particulières et transparentes permettant de prévenir le téléchargement de contenus terroristes et extrémistes violents", indique le communiqué final de la réunion, tenue deux mois après le massacre de 51 musulmans dans des mosquées à Christchurch.

Ces mesures pourront inclure le "retrait immédiat et permanent" de contenus, "dans le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales", précisent les fournisseurs de service en ligne.

Les gouvernements et géants du Net promettent conjointement d'"accélérer la recherche et le développement" et d'"élaborer des procédures permettant de réagir rapidement, efficacement et de manière coordonnée à la diffusion de contenus terroristes et extrémistes violents à la suite d'un événement terroriste", selon le texte de l'appel.

Outre la France et la Nouvelle-Zélande, l'appel a été adopté par le Canada, l'Irlande, la Jordanie, la Norvège, le Royaume-Uni, le Sénégal, l'Indonésie, la Commission européenne ainsi que par Amazon, Facebook, Google, Microsoft, Qwant, Twitter, Youtube et DailyMotion.

D'autres pays dont l'Australie, l'Allemagne, l'Inde, le Japon, le Pays-Bas, l'Espagne et la Suède ont "également apporté leur soutien à l'Appel", a précisé la présidence française.

La réunion coïncidait avec les deux mois de l'attaque de Christchurch, qui avait d'autant plus choqué qu'elle était "conçue pour être virale", a expliqué Jacinda Ardern dans une interview au quotidien français Le Monde.

"Facebook, qui a été utilisé comme plateforme pour la diffuser en direct, a tenté de supprimer la vidéo : ils l'ont enlevée 1,5 million de fois", selon elle.

Quelques heures avant la réunion de Paris, Facebook a annoncé restreindre l'usage de sa plateforme Facebook Live. Désormais, ses utilisateurs ayant déjà enfreint les règles d'utilisation du réseau social n'y auront plus accès pendant un certain temps.

"Nous pouvons être fiers de ce que nous avons commencé aujourd'hui avec l'Appel de Christchurch. Nous avons pris des mesures concrètes afin d'empêcher qu'un drame comme celui de Christchurch ne se reproduise", a déclaré Jacinda Ardern, citée dans un communiqué.

"Nous devons bâtir un Internet libre, ouvert et sûr, qui donne à chacun la possibilité de partager, d'apprendre, d'innover, mais qui nous permet également de défendre nos valeurs, de protéger nos concitoyens et de les responsabiliser", a déclaré M. Macron dans le communiqué.

"Déclaration de principe" 

Mais l'appel n'a aucun pouvoir coercitif, suscitant des critiques sur ce qui pourrait s'apparenter à un voeu pieux.

"C'est une déclaration de principe. C'est un soubresaut politique, mais pas plus", estime Marc Rees, rédacteur en chef du site internet français Next INpact, spécialisé dans les nouvelles technologies.

"Ce n'est pas que Facebook ou Twitter sont réticents, mais parce que supprimer en temps réel un contenu mis en ligne, c'est juste impossible. Peut-on imaginer que des chaînes de télévision ou des radios puissent prévenir des propos diffamants, injurieux ou violents qui seraient proférés à la radio ou à la télévision", ajoute l'expert.

"L'Appel de Christchurch" laisse la porte ouverte à "d'autres mesures concertées pour faire face à un spectre plus large de contenus en ligne dangereux, comme celles qui seront discutées plus en détail au cours du Sommet du G7 de Biarritz", dans le sud-ouest de la France.

La France planche sur une loi qui obligerait les réseaux sociaux à retirer les contenus signalés dans les 24 heures, sous peine d'une forte amende. Paris souhaite promouvoir une telle régulation au niveau européen.

Le secrétaire d'Etat français au numérique, Cédric O, réunit de plus mercredi ses collègues du G7 pour plancher sur un projet de charte sur les contenus haineux sur internet. La France voudrait le voir aboutir d'ici au sommet des sept pays les plus industrialisés (France, Canada, Allemagne, Etats-Unis, Italie, Japon, Royaume-Uni) en août à Biarritz.

Les géants d'Internet ont rallié mercredi "l'Appel de Christchurch", s'engageant à lutter contre "les contenus en ligne terroristes ou extrémistes violents", deux mois après la diffusion en direct sur Facebook de l'attaque contre des mosquées en Nouvelle-Zélande. Par cet appel, initié par le président français Emmanuel Macron et la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Arden,...