L'ancienne directrice du bureau de lutte contre la cybercriminalité au sein des Forces de sécurité intérieure, Suzanne el-Hajj. Photo tirée d’une page de soutien à Mme Hajj sur Facebook
Le verdict dans le procès de l'ancienne directrice du bureau de lutte contre la cybercriminalité au sein des Forces de sécurité intérieure, Suzanne el-Hajj, et du pirate informatique Élie Ghabach, tous deux accusés d'avoir fabriqué de fausses preuves de collaboration avec Israël contre le dramaturge Ziad Itani, sera prononcé le 30 mai, a rapporté mercredi l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). M. Ghabach, qui est également jugé dans le cadre d'une autre affaire, est toujours détenu dans l'affaire Itani, alors que Suzanne el-Hajj, poursuivie dans cette même affaire, avait été remise en liberté en mai dernier.
Le tribunal militaire a clôturé la phase de l'interrogatoire et de la présentation des preuves, a précisé l'Ani. Les avocats de Suzanne el-Hajj, présente au tribunal dans sa tenue de militaire, ont demandé que l'ancienne directrice au sein des FSI soit innocentée. Ils ont dans ce cadre fait entendre à la cour des textos et des messages vocaux échangés entre Élie Ghabach et Élie Berkachi, un membre de la Sécurité de l'Etat depuis 2017, et qui révèlent l'existence à la Sécurité de l'Etat d'un dossier de collaboration avec Israël à l'encontre de Itani depuis 2013, indique l'Ani.
Les avocats ont tenu à faire entendre à la cour tous les messages vocaux afin de prouver que Élie Ghabach était en contact avec la Sécurité l'Etat dans le cadre du dossier Itani avant qu'il ne soit en contact avec Suzanne el-Hajj.
Suzanne el-Hajj est poursuivie pour fabrication de fausses preuves contre le dramaturge Itani et pour "cyberattaques et piratage visant des sites de ministères, d’institutions sécuritaires et de banques libanaises, de sites d’information et d’autres sites, au Liban et à l’étranger". M. Itani, accusé alors d’intelligence avec Israël, avait été emprisonné à tort pendant quatre mois avant d’être libéré le 13 mars. Suzanne el-Hajj avait perdu son poste à la suite du retweet d’un message ironique sur les femmes en Arabie saoudite. Un certain Ziad Itani avait diffusé la capture d’écran de son retweet et la fonctionnaire aurait monté l’affaire pour se venger, mais se serait trompée de victime en raison de l’homonymie.
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