Le cargo saoudien Bahri Yanbu, supposé embarquer la semaine dernière des armes françaises au Havre à destination de l'Arabie saoudite, a quitté lundi le port espagnol de Santander pour se diriger vers Gênes en Italie, selon le site Marine Traffic.
Arrivé lundi à l'aube dans ce port du nord-ouest de l'Espagne, le Bahri Yanbu l'a quitté vers 12H00 GMT et devrait arriver dans le port ligure samedi.
Interrogé par l'AFP sur les raisons de cette étape à Santander, le gouvernement n'a donné aucune information. Les services du chef du gouvernement se sont contentés de confirmer qu'il avait quitté le port.
L'antenne locale de la radio Cadena Ser a affirmé que le bateau y avait chargé deux conteneurs de munitions achetées à une société espagnole qui n'était pas joignable dans l'immédiat pour un commentaire.
Alberto Estevez, porte-parole de la campagne "Armas bajo control" (Armes sous contrôle) qui regroupe plusieurs ONG comme Oxfam, Greenpeace et Amnesty International, a dénoncé le "secret" entourant la présence du bateau à Santander.
"Nous demandons au gouvernement de nous informer", a-t-il déclaré à l'AFP. "S'il avait eu la volonté politique, le gouvernement aurait pu empêcher cette escale, en accord avec le traité international sur le commerce des armes", affirme-t-il.
Le Bahri Yanbu, cargo géant de 220 m qui avait mouillé entre mercredi et vendredi à 30 km du Havre (nord-ouest de la France) sans bouger, n'a finalement pas fait d'escale dans le port français où il devait procéder à un chargement d'armes.
Ce chargement a entraîné une vive polémique en France, où plusieurs associations affirmaient que ces armes pourraient être utilisées "contres des civils" au Yémen.
Riyad a pris la tête en 2015 d'une coalition militaire comprenant les Emirats arabes unis (EAU) pour soutenir le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi contre les rebelles houthis. Ce conflit, l'une des pires crises humanitaires en cours, a entraîné la mort de dizaines de milliers de personnes.
En Espagne, le dossier des ventes d'armes à l'Arabie saoudite crée aussi la polémique et le chef du gouvernement Pedro Sanchez a été vivement critiqué par les ONG pour avoir maintenu la vente de 400 bombes à Riyad ainsi qu'un contrat de 1,8 milliard d'euros pour la construction de navires de guerre.
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