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Agenda - ENVIRONNEMENT

Opération Big Blue : la bataille contre le plastique

Hier, des dizaines de personnes se sont attelées à nettoyer les plages de tout le littoral libanais. À Ramlet el-Baïda, la jeunesse s’est attaquée aux déchets.

De nombreux scouts ont participé à l’opération Big Blue.

Devant l’escalier menant à la plage, trois drapeaux « Big Blue » ont été hissés, accompagnant les drapeaux rouge, blanc et vert libanais. En l’espace d’une vingtaine de minutes, la plage de Ramlet el-Baïda est envahie de nettoyeurs, équipés de balais et sacs poubelles, prêts à s’attaquer aux plastiques. À 9 heures, ils ont enfilé leurs gants et vissé leurs casquettes sur leurs têtes pour la matinée. L’événement se déroule chaque année depuis maintenant 23 ans, à l’initiative de l’organisation Big Blue, qui lutte pour la préservation des plages publiques et du littoral. Hier, près de 40 plages ont été nettoyées, sur toute la côte.

Générations futures

Progressivement, le bord de mer s’anime. Parmi ceux qui nettoient la plage, il y a de tous les âges mais principalement des enfants, des scouts et des étudiants. Cette action a été préparée en amont avec des interventions dans les écoles. « Nous essayons d’avertir les jeunes et de promouvoir une éducation plus écologique. Ils sont le futur », affirme Rita Haddad Khoury, une activiste de Big Blue. Ce travail commence d’ores et déjà à porter ses fruits : le mouvement a pris de l’ampleur au fil des années et davantage de jeunes sont présents. Bahaa fait partie de l’organisation Rabta Abna’ Beirut (La Ligue des fils de Beyrouth). À 12 ans, il semble bien déterminé à nettoyer la plage de ses déchets : « Je fais ça pour que l’environnement devienne plus propre et pour protéger la vie humaine », indique le jeune garçon. Un peu plus loin, Nour Hamdi, 15 ans, tient avec deux de ses camarades un filet vert, telle une passoire géante, pour filtrer le sable et ne retenir que les déchets : bouteilles, mégots de cigarettes et résidus en pastique. « Pour moi c’est important de participer pour, d’une certaine manière, construire le Liban », explique la jeune fille.

Plusieurs universités ont aussi participé à la mobilisation, dont l’Université américaine de Beyrouth où Rhéa Wakim étudie : « Quand il y a quelque chose pour l’environnement, je participe. Pour aider le Liban, j’essaye de faire des petites choses à mon échelle », rapporte l’étudiante en psychologie. Elle est convaincue que la jeune génération doit prendre la relève et se mobiliser. Néanmoins, selon elle, cette jeunesse ne doit pas porter sur ses épaules tous les problèmes relevant des actions des générations passées : « Ce n’est pas seulement le rôle des jeunes. Les plus petits regardent les plus grands et agissent souvent de la même manière, par mimétisme. Alors c’est à tous de faire quelque chose », conclut-elle.

Préserver faune et flore

« La côte libanaise déborde de déchets solides. Ils sont toxiques, atteignent la faune et la flore, c’est catastrophique », avance Rita Haddad Khoury. « Nous luttons notamment pour préserver les tortues de mer qui viennent pondre ici », poursuit-elle. La Journée nationale du nettoyage du littoral et des eaux peu profondes a lieu tous les deuxièmes dimanches de mai, et cette année l’événement a été soutenu par 8 ministères. « Ce que nous faisons est un travail de longue haleine, de titan, de fourmi », livre une bénévole. Elle détaille : « Les éléments solides pollueurs mettent des années à se dégrader. La pollution est partout dans la Méditerranée et encore plus au Liban car il n’y a pas de gestion des déchets. »

À l’occasion de cette mobilisation, l’armée était aussi présente pour apporter son coup de main en offrant une protection, une aide matérielle mais aussi en participant. Sur la plage de Ramlet el-Baïda, mêlé à une ribambelle de scouts, un militaire s’est équipé d’une pelle et ramasse lui aussi les déchets. Un moment agrémenté de rigolades avec ses jeunes coéquipiers. Entre les volontaires, plusieurs des flâneurs glanent sous le soleil. Le temps d’une pause, des enfants squattent les balançoires, les pieds dans le sable, tandis que d’autres profitent du cadre idéal pour se détendre sous les parasols vert et blanc.

Devant l’escalier menant à la plage, trois drapeaux « Big Blue » ont été hissés, accompagnant les drapeaux rouge, blanc et vert libanais. En l’espace d’une vingtaine de minutes, la plage de Ramlet el-Baïda est envahie de nettoyeurs, équipés de balais et sacs poubelles, prêts à s’attaquer aux plastiques. À 9 heures, ils ont enfilé leurs gants et vissé leurs...