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Liban - Vie scolaire

Remise des prix du concours Michel Chiha sous le signe du pluralisme

Treize lauréats de différents horizons, représentant des écoles de toutes les régions, ont été honorés lors de la remise des prix du concours Michel Chiha qui a eu lieu samedi soir à l’hôtel Le Bristol.

Les lauréats du concours de la Fondation Michel Chiha.

En tout 500 jeunes d’horizons divers, représentant le pluralisme libanais si cher à Michel Chiha, ont participé au concours de la Fondation Michel Chiha, venant de 64 écoles différentes. Ils avaient disserté, en février dernier, sur une citation de l’homme politique, remontant au 1er décembre 1949. Le concours s’est déroulé dans les trois langues française, anglaise et arabe.

Lors de la remise des prix qui a eu lieu samedi soir à l’hôtel Le Bristol, à Beyrouth, les 13 lauréats de cette année ont été récompensés. La cérémonie s’est notamment déroulée en présence de l’ancien ministre et député Nabil de Freige, du journaliste Georges Ghanem et du directeur de l’Institut des affaires stratégiques au Levant, Sami Nader. Le magistrat Antoine Khair, membre du Conseil constitutionnel, a ouvert la cérémonie pour mettre l’accent sur l’importance du thème du concours de cette année, qui a porté sur la citoyenneté.

Joe Melki est le premier lauréat en langue française. « J’ai essayé d’acquérir des connaissances sur Chiha et sur l’actualité libanaise. J’ai interprété le thème de la citoyenneté évoquant le lien de confiance entre l’État et les citoyens », raconte le lauréat 17 ans, qui plus tard aimerait faire de la politique. Pour la remise des prix il est venu en compagnie de ses amis et de ses parents. « C’est la première fois que j’ai un premier prix dans un concours et c’est très émouvant », lâche alors le jeune homme, sourire aux lèvres.

Durant la cérémonie, les lauréats ont pu poser des questions aux deux intervenants, Georges Ghanem et Sami Nader. C’est la première année que ce type d’échanges est organisé.


Les intervenants
Durant le débat dirigé par Nanette Ziadé, le politologue Samy Nader a relevé qu’« aucun intellectuel n’a, dans l’histoire du Liban, marqué l’esprit des Libanais autant que Michel Chiha ». « Ce qui est remarquable dans la pensée de Chiha, c’est le fait que son approche de la citoyenneté n’était pas en confrontation avec la problématique du confessionnalisme, a relevé Sami Nader. Pour lui, ces deux concepts n’étaient pas contradictoires, mais complémentaires », a-t-il souligné, en expliquant que pour Michel Chiha, « le projet de citoyenneté était de nature à faire passer les différentes communautés d’un état de conflit permanent à un état de paix durable, d’autant qu’il se concentre sur les intérêts des individus et non pas des communautés ».

Le journaliste Georges Ghanem constate à son tour que Michel Chiha « a concilié la spécificité libanaise et l’ouverture vers le monde, avant même que le concept de la mondialisation ne soit connu ». « C’est à lui que nous devons l’appellation de Suisse d’Orient, attribuée au Liban, et il était l’une des personnes les plus enthousiastes à l’idée de créer une sorte de forum méditerranéen, une idée qui était pour lui une vision culturelle mais qui a fini par devenir une théorie complète sur les rapports internationaux », affirme-t-il.

Commentant la teneur du débat, Claude Doumet Serhal, membre de la Fondation Michel Chiha, souligne que « l’assistance semblait plus intéressée, plus concentrée. C’est une réussite, je pense, relève-t-elle. Comment être citoyen dans un pays où le confessionnalisme est exacerbé ? »

s’interroge-t-elle avant de marquer une courte pause et souligner qu’il n’y a pas de réponse évidente.


La génération future
Pour les participants, ce prix est aussi un moyen d’en apprendre plus sur son propre pays, voire de le redécouvrir. C’est le cas de Mary Bou Rached : « Participer à ce concours m’a permis de me rapprocher du Liban et m’a appris à l’aimer davantage », affirme-t-elle, assise dans le hall du spacieux hôtel. Un peu plus loin, Clara Marcel Ishak discute avec sa famille. Elle est la seconde lauréate en langue française. Pour elle, il est pertinent d’analyser la situation du Liban d’aujourd’hui sous le prisme de la pensée de Michel Chiha. « Il était un homme politique très important. Ce sujet m’a inspiré car il est nécessaire d’être de bons citoyens : nous sommes la génération future, l’avenir », souligne la lycéenne de 15 ans.


Transmettre la pensée de Chiha
L’importance de ce concours annuel réside également dans la nécessité de faire connaître cet homme politique, considéré parfois comme l’un des pères fondateurs du sytème politique libanais. Leyla Nahas, l’arrière-petite-fille de Michel Chiha, explique qu’il est « l’un des rares penseurs qui a vraiment écrit sur un Liban uni, et nous en avons réellement besoin. Ce concours permet d’étudier la pensée de Chiha ». Elle évoque alors la pertinence de rassembler les jeunes du Liban, car pour la première année, des élèves de la Békaa ont participé au concours : « C’est émouvant. Certains venaient pour la première fois à Beyrouth, par exemple. C’est un grand moment et nous voulons donner une opportunité aux jeunes », conclut Leyla Nahas.


Les lauréats

Langue française : Joe Melki (1er prix), Clara Marcel Ishak (2e prix), Hadi Abi Rached et Ralph Diab (3e prix, ex aequo).

Langue arabe : Fatima Amin Fneich (1er prix), Abida Hussein Amach et Nour Salah Remmo (2e prix, ex aequo), Maria Élias Mehenna, Marianne Georges Abdel Massih, Hassan Mohamad Abdel Hay (3e prix, ex aequo).

Langue anglaise : Hussein Fouad Moussa (1er prix), Fatmé Nassim Al Hadi (2e prix) et Maria Boutros Abou Raffoul (3e prix).



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En tout 500 jeunes d’horizons divers, représentant le pluralisme libanais si cher à Michel Chiha, ont participé au concours de la Fondation Michel Chiha, venant de 64 écoles différentes. Ils avaient disserté, en février dernier, sur une citation de l’homme politique, remontant au 1er décembre 1949. Le concours s’est déroulé dans les trois langues française, anglaise et arabe....

commentaires (3)

le pluralisme libanais si cher à Michel Chiha Chiha etait pour une ascendance de l'heritage Phoenician. qu'entendez=vous par le pluralism de Michel Chiha?

SATURNE

14 h 44, le 06 mai 2019

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Commentaires (3)

  • le pluralisme libanais si cher à Michel Chiha Chiha etait pour une ascendance de l'heritage Phoenician. qu'entendez=vous par le pluralism de Michel Chiha?

    SATURNE

    14 h 44, le 06 mai 2019

  • L'unique camelot ambulant que tous les Jouniotes connaissaient, s'appelait Neemtallah Ghanem.

    Un Libanais

    13 h 54, le 06 mai 2019

  • L'un des regrets de ma longue vie est celui de ne pas avoir collectionné les "Propos dominicaux" de Michel Chiha dans "Le Jour" que j'attendais tous les dimanches,distribué par l'unique camelot ambulant de Jounieh et ce, durant des années. Ils étaient des morceaux choisis de la politique et de la littérature, les vrais. Paris 6/5/2019

    Un Libanais

    13 h 50, le 06 mai 2019

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