Une coalition militaire engagée au côté du pouvoir dans la guerre au Yémen, a mené de nouveaux raids aériens pour neutraliser des drones des rebelles houthis, a indiqué jeudi un porte-parole de cette coalition sous commandement saoudien.

Ces raids lancés mercredi soir contre la base militaire Doulaïmi adjacente à l'aéroport international de Sanaa interviennent après des menaces des rebelles de mener des attaques contre des cibles "stratégiques" en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis, les principaux membres de la coalition.

"Des sites d'entretien des drones, un système de communication et des bâtiments des opérateurs des drones", ont été visés, a déclaré le porte-parole de la coalition, le colonel Turki al-Maliki.

L'agence de presse Saba contrôlée par les rebelles a fait état de 13 frappes aériennes contre la base aérienne et l'aéroport.

Le chef des rebelles, Abdel Malek al-Houthi, a affirmé le 22 avril que ses combattants avaient la capacité d'atteindre des cibles "importantes et stratégiques" en Arabie saoudite et aux Emirats.

Les rebelles ont lancé dans le passé des missiles vers l'Arabie saoudite, ainsi que des drones. En janvier, ils avaient mené une attaque spectaculaire de drone contre l'armée loyaliste visant la base aérienne d'Al-Anad, dans le sud du Yémen, faisant sept morts parmi les forces progouvernementales.

Déjà le 20 avril, la coalition avait annoncé des raids visant à neutraliser des drones des houthis dans un autre endroit de Sanaa, proche du palais présidentiel.

La guerre oppose les rebelles, appuyés par l'Iran et qui contrôlent Sanaa et une bonne partie du nord du Yémen, au gouvernement soutenu par la coalition.

Le conflit, qui dure depuis plus de quatre ans, a fait quelque 10.000 morts, selon un bilan de l'Organisation mondiale de la santé. Mais des ONG estiment que le nombre de morts est nettement plus élevé, certaines citant un bilan cinq fois supérieur.

Plus de 3,6 millions de personnes ont été déplacées depuis mars 2015 et 24,1 millions ont besoin d'assistance, selon l'ONU qui évoque régulièrement la pire crise humanitaire en cours dans le monde.