Au moins 16 paramilitaires indiens ont été tués mercredi dans une attaque à la bombe, attribuée à des rebelles maoïstes, dans le district de Gadchiroli dans l'Etat de Maharashtra (ouest de l'Inde), a-t-on appris auprès de la police.
"Des maoïstes ont attaqué une équipe de commandos qui voyageaient en véhicule privé pour inspecter le site d'une attaque antérieure. Au moins 16 hommes sont morts", a expliqué à l'AFP sous couvert de l'anonymat un responsable au quartier général de la police dans l'Etat du Maharashtra. "De nouvelles équipes ont été envoyées sur place pour les opérations de sauvetage et de combat".
Le Premier ministre Narendra Modi a rapidement condamné l'attaque sur Twitter, et assuré que ses auteurs "ne seront pas épargnés".
Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière attribuée aux rebelles maoïstes depuis 2017. Le district de Gadchiroli, à quelque 900 km à l'est de Bombay, a enregistré la mort d'au moins 17 policiers en 2009.
L'Inde est en plein processus d'élections législatives, qui a débuté le 11 avril et se déroule jusqu'au 19 mai. Les attaques de rebelles maoïstes, actifs dans plusieurs Etats, connaissent fréquemment une recrudescence en période électorale.
Durant le week-end dernier, les rebelles ont tué deux policiers et blessé un villageois dans le Chhattisgarh (centre), selon l'agence Press Trust of India (PTI).
Début avril, cinq personnes avaient été tuées au Chhattisgarh dans une attaque de rebelles maoïstes contre un convoi électoral à deux jours du début des élections.
En avril 2018, au moins 39 maoïstes, dont plusieurs femmes, avaient été tués dans la forêt de Gadchiroli.
Trouvant son origine dans une jacquerie paysanne dans un village du Bengale occidental en 1967, la guérilla maoïste, désormais repliée dans un "corridor rouge" de forêts du centre et de l'est de l'Inde, combat New Delhi par les armes depuis un demi-siècle.
Cette rébellion se nourrit de la colère des populations oubliées ou victimes collatérales du développement économique.
Depuis 1980, plus de 15.000 personnes ont perdu la vie dans ce conflit principalement concentré dans les régions forestières du Chhattisgarh, d'Odisha, du Bihar, du Jharkhand et du Maharashtra.
Lors des dernières élections générales en 2014, sept policiers avaient été tués par une mine posée par la guérilla maoïste.
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