Le président français lors de son intervention hier devant les journalistes. Philippe Wojazer/Photo Reuters
Emmanuel Macron a salué les « justes revendications » portées par le mouvement des gilets jaunes et reconnu sa part « d’injustice » dans leur colère. Mais devant la presse, le président français a prévenu hier qu’il maintiendrait le cap de ses réformes.
Près de six mois après le début du mouvement de protestation qui prend tous les samedis d’assaut les rues des grandes villes françaises, dont Paris, depuis la mi-novembre, le président s’est livré à un exercice inédit : une longue conférence de presse sous les ors du palais présidentiel de l’Élysée, avec pour objectif de relancer une présidence en péril et d’éteindre la contestation.
Sentiment de relégation, d’« abandon », « manque de considération », « déclassement »... M. Macron a pris acte des blessures du pays profond qu’ont traduites les défilés des gilets jaunes, sans s’exonérer du « manque de confiance dans les élites – votre serviteur, au premier chef ».
« J’ai entendu, compris, senti dans ma chair ce qu’ils vivent », a-t-il assuré, « regrettant » d’avoir pu donner le « sentiment » d’être « dur », « parfois injuste » avec les Français. Mais « les transformations indispensables à faire dans notre pays ne doivent pas être arrêtées » pour autant « parce qu’elles répondent profondément à l’aspiration de nos concitoyens », a-t-il martelé, alors que le président a bâti son accession au pouvoir sur sa volonté de réformer le pays pour mieux l’insérer dans la mondialisation libérale.
Pour lui, « les orientations prises durant ces deux premières années à bien des égards ont été justes » même si elles n’étaient pas forcément « suffisamment rapides », ni « radicales » ou « humaines ». Sur son avenir, M. Macron déclare : « Je me fiche de la prochaine élection, je veux réussir. »
Devant la presse française et étrangère, réunie pour la première fois depuis le début de son mandat dans la salle des fêtes de l’Élysée, le chef de l’État français s’est longuement exprimé avant de répondre aux questions.
Pour montrer qu’il a entendu les inquiétudes et l’exaspération manifestées par les foules, qui dénonçaient une perte de pouvoir d’achat et une « injustice fiscale », il a promis « une baisse significative de l’impôt sur le revenu » et une réindexation sur l’inflation des retraites de moins de 2000 euros par mois dès le 1er janvier 2020.
Il s’est aussi dit favorable à une suppression de la fameuse École nationale d’administration (ENA), qui forme les hauts fonctionnaires et symbolise, pour certains, l’élitisme coupé des réalités de la classe dirigeante.
Concernant le manque de démocratie dénoncé par les manifestants, le président a proposé de faciliter la mise en œuvre d’un référendum à l’initiative du peuple qui pourrait saisir le Parlement dès lors qu’un million de signatures seraient réunies, contre 10 % du corps électoral auparavant, soit plusieurs millions de personnes.
« Colères justifiées »
Avec le pouvoir d’achat, les retraites, la décentralisation, l’implication populaire dans la vie démocratique du pays figurait au cœur des revendications des gilets jaunes. Mais Emmanuel Macron a écarté le « référendum d’initiative citoyenne » que réclamaient les manifestants.
Entouré de tous les membres du gouvernement pour accentuer le caractère solennel du moment, le président a dit avoir pris acte des « colères justifiées de certains de nos citoyens » et promis de « remettre de l’humain au cœur du projet ». En revanche, celui dont le nom a été conspué et l’effigie brûlée ou guillotinée par les gilets jaunes a lancé : « On peut tout dire mais la haine n’est pas excusable. » Par ailleurs, Emmanuel Macron a fermement défendu la laïcité française, dénonçant le « communautarisme » rampant et promettant d’être « intraitable » face à ceux qui veulent imposer un « islam politique qui veut faire sécession » en France.
Le chef de l’État avait fort à faire pour convaincre les Français, qui ne sont que 24 % à penser que le « grand débat » entamé fin janvier a permis d’améliorer la situation politique, économique et sociale de leur pays.
Source : AFP
je suis allé au cinéma, j'ai pas voulu écouter ce guignol. et j'ai bien fait , beaucoup de blablabla demain , je manifeste
19 h 37, le 26 avril 2019