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Moyen Orient et Monde - États-Unis

Trump assure que le Congrès « n’est pas en mesure » de le destituer

Le président Donald Trump a twitté hier que le Congrès n’était « pas en mesure » de le destituer. Al Drago/Reuters

Le président américain Donald Trump a assuré hier que le Congrès n’était « pas en mesure » de le destituer, une hypothèse avancée par des élus démocrates se fondant sur le rapport d’enquête sur l’ingérence russe dans la présidentielle de 2016. « Seuls de graves délits ou infractions peuvent aboutir à une destitution, a écrit Donald Trump sur Twitter. Je n’ai commis aucun délit (pas de collusion, pas d’obstruction), donc vous n’êtes pas en mesure de me destituer. »

Dimanche, les démocrates américains étaient divisés sur les risques politiques d’une procédure de destitution du président Trump pour entrave à la justice, un délit qu’ils estiment prouvé par le rapport du procureur spécial Robert Mueller. « C’est une décision très difficile », avait dit dimanche le démocrate Adam Schiff, chef de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, la Chambre basse du Congrès, que les démocrates contrôlent depuis janvier. « Peut-être que nous irons jusque-là, peut-être pas », a dit le président de la commission judiciaire, qui serait chargée de lancer les hostilités, Jerry Nadler. D’abord, il faut « évaluer toutes les preuves », a-t-il dit sur NBC.

Selon la Constitution, la procédure d’ « impeachment » commence à la Chambre : ses élus peuvent voter une mise en accusation, auquel cas il reviendrait au Sénat de juger le président afin de le destituer ou de l’acquitter. Mais le Sénat est à majorité républicaine... « Il est certain qu’une destitution échouerait si le parti républicain continuait à faire passer le parti avant le pays et à soutenir le président quels que soient ses manquements éthiques et sa malhonnêteté », a reconnu Adam Schiff. Et à quoi bon plonger le pays dans une bataille perdue d’avance, à moins de deux ans de la prochaine élection présidentielle ? s’interrogent de nombreux démocrates. À ce jour, la sénatrice Elizabeth Warren, candidate aux primaires présidentielles, est la principale figure démocrate à avoir appelé au lancement de cette procédure, mais elle est isolée. Un seul des 17 autres candidats, Julian Castro, l’a aussi fait. Le sénateur Cory Booker, par exemple, a dit dimanche que l’heure n’était pas venue et qu’il voulait d’abord avoir entendu Robert Mueller en audition parlementaire. Les autres évitaient le sujet.

Moral ?

Le rapport Mueller est un extraordinaire document, élaboré grâce à plus de 2 800 requêtes judiciaires de documents, plus de 500 mandats de perquisition et environ 500 témoins interrogés, dont de nombreux membres de l’entourage du président (Donald Trump n’a répondu aux questions des enquêteurs que par écrit). Le grand paradoxe est que le procureur Mueller détaille sur des dizaines de pages dix tentatives d’entrave à ses investigations, dont quantité de mensonges et de manigances pour induire en erreur la presse et le grand public... Mais il n’a pas recommandé de poursuites, puisqu’un président en exercice ne peut être inculpé, laissant donc au Congrès la responsabilité de tirer les conclusions du rapport. « Quand est-ce que Mueller est devenu Dieu ? » a demandé sur Fox News l’avocat du président, Rudy Giuliani, qui a fait une tournée de victoire dans plusieurs émissions politiques dominicales.

Comme lui, le camp Trump effectue une analyse sélective du rapport Mueller. Il rejette d’une part comme fantaisistes les multiples éléments à charge découverts par les enquêteurs, mais fait valoir d’autre part que le procureur spécial n’a pas conclu qu’un délit avait été commis. L’unité républicaine n’est toutefois pas totale. Le sénateur Mitt Romney, critique régulier de Donald Trump, s’est dit vendredi « écœuré par l’étendue et l’ampleur de la malhonnêteté et des errements d’individus occupant la plus haute fonction du pays, y compris le président ». L’ancien candidat à la Maison-Blanche faisait notamment référence au fait que l’entourage du président, dont l’un de ses fils, ait accepté de rencontrer des Russes disant disposer d’informations compromettantes sur Hillary Clinton.

« Il n’y a rien de mal à recevoir des informations des Russes. Cela dépend d’où elles viennent, a dit Rudy Giuliani sur CNN. Il n’y pas de délit. » Mais est-ce moral ? lui a demandé le journaliste. « Les procureurs ne s’intéressent pas à la moralité », a répondu l’avocat, ancien maire de New York.

Une conseillère du président, Kellyanne Conway, affichait le même pragmatisme : « Les gens se souviendront de cette semaine comme de celle où il a été réélu », a-t-elle affirmé sur ABC.

Source : AFP

Le président américain Donald Trump a assuré hier que le Congrès n’était « pas en mesure » de le destituer, une hypothèse avancée par des élus démocrates se fondant sur le rapport d’enquête sur l’ingérence russe dans la présidentielle de 2016. « Seuls de graves délits ou infractions peuvent aboutir à une destitution, a écrit Donald Trump sur Twitter. Je...
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