Des négociations sous l'égide de l'ONU pour éviter une course aux armements dans l'espace ont pris fin sans accord vendredi, marquant un nouvel échec pour les efforts de désarmement.
Des experts de 25 pays - y compris de la Chine, de la Russie et des Etats-Unis - étaient réunis à huis clos depuis deux semaines à Genève pour tenter de jeter les bases d'un traité de maintien de la paix spatiale.
Cette réunion du Groupe d'Experts Gouvernementaux (GGE) se tenait sous la présidence de l'ambassadeur brésilien auprès de la Conférence du Désarmement de l'ONU, Guilherme de Aguiar Patriota.
La réunion se terminait vendredi et aucune date n'a été fixée pour une éventuelle reprise des négociations, a indiqué M. Patriota.
Les diplomates du Groupe n'ont pas réussi à forger un consensus sur une série de recommandations dans ce domaine, a-t-il déploré.
"Nous ne sommes pas parvenus à une convergence", a-t-il expliqué à des journalistes, estimant que l'objectif était peut-être "trop ambitieux" sur un sujet particulièrement "sensible".
Les experts devaient tenter de se mettre d'accord sur une liste d'"éléments" qui pourraient constituer la base d'un traité.
Les efforts de désarmement dans l'espace sont bloqués depuis plus de dix ans.
La Russie et la Chine veulent qu'un traité empêche de déployer certains types de matériel militaire. Les Etats-Unis rejettent cette approche, arguant des énormes difficultés de vérification dans l'espace, et préfèreraient imposer un code de conduite banissant certains comportements agressifs.
Les négociations ont aussi pâti du climat général défavorable au désarmement, en particulier la décision prise en février par les Etats-Unis de se retirer du traité INF (sur les armes nucléaires de portée intermédiaire) signé avec Moscou à la fin de la Guerre froide, en 1987.
La Russie a en réponse suspendu sa participation à ce traité.
Le président américain Donald Trump a aussi décidé de créer une "Force de l'espace" et le Pentagone a soumis une proposition en ce sens début mars au Congrès.
En pleines négociations, l'Inde a pour sa part procédé mercredi à un tir de missile pour détruire un satellite, semant des centaines de débris dans l'espace et se posant en nouvelle puissance spatiale.
Pour M. Patriota, le coup d'éclat de New Delhi ne fait que renforcer la nécessité d'un traité car dans l'état actuel de la législation internationale, "il n'est pas expressément interdit de détruire un objet dans l'espace".
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