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Ukraine: distancé dans les sondages, Porochenko affiche sa confiance



Le président ukrainien Petro Porochenko avec ses partisans à Lviv le 28 mars 2019. AFP / Yuri DYACHYSHYN

Le président ukrainien Petro Porochenko, se posant en rempart contre Vladimir Poutine, s'est dit confiant dans sa réélection bien qu'au dernier jour de la campagne vendredi, il reste distancé dans les sondages par un comédien sans expérience politique.

Les 39 candidats abattent leurs dernières cartes à deux jours d'une présidentielle hautement imprévisible, aux enjeux considérables pour ce pays situé aux portes de l'Union européenne, en proie depuis cinq ans à un conflit armé et à de lourdes difficultés économiques.

Signe de la fatigue des électeurs face à des élites éclaboussées par des scandales à répétition et leur déception cinq ans après le mouvement pro-occidental du Maïdan qui avait porté Petro Porochenko au pouvoir, c'est Volodymyr Zelensky, un acteur et entrepreneur du spectacle de 41 ans, qui aborde le premier tour largement en tête des intentions de vote.

A l'image d'une campagne où il a évité meetings électoraux et préféré les réseaux sociaux aux interviews, le comédien passera la soirée de vendredi sur scène près de Kiev pour jouer le spectacle de stand-up de sa troupe.

A l'issue de son dernier meeting de campagne jeudi soir à Lviv, bastion nationaliste dans l'ouest, Petro Porochenko s'est déclaré "absolument" confiant dans sa victoire.

Alors que Kiev et les Occidentaux ont dit redouter une ingérence russe, le chef de l'Etat a assuré que l'Ukraine avait suffisamment de moyens pour s'y opposer: "Nous sommes responsables, nous comprenons combien cette élection est importante pour la démocratie en Ukraine, pour le futur de l'Ukraine et pour la stabilité de l'Europe. Nous sommes confiants et nous pouvons la protéger".

Volodymyr Zelensky, lui, est crédité d'entre 25% et 28% des voix par trois derniers sondages publiés mercredi et jeudi.

M. Porochenko, 53 ans, et l'ex-Première ministre taxée de populisme Ioulia Timochenko, 58 ans, se disputent la possibilité de passer au second tour, prévu le 21 avril. Si un sondage les donne au coude à coude avec environ 17% des intentions de vote, les deux autres placent le chef de l'Etat devant sa rivale avec 18% et 22% contre respectivement 13% à 15%.


"Cinq ans perdus"

"L'écart n'est pas important entre moi et Zelensky", a assuré M. Porochenko avant d'attaquer son rival, que ses détracteurs accusent d'être la "marionnette" du sulfureux oligarque ukrainien Igor Kolomoïski.

"L'élection sera absolument libre et juste et seul le peuple ukrainien, pas Poutine, pas l'oligarque se trouvant en Israël, va définir le futur de l'Ukraine", a lancé M. Porochenko.

Volodymyr Zelensky nie toute liaison politique avec M. Kolomoïski, mais la télévision de ce dernier, 1+1, parmi les plus populaires en Ukraine, lui consacre une couverture abondante et plutôt positive.

Samedi, la chaîne consacrera ainsi près de sept heures à des spectacles avec le comédien et à un documentaire sur Ronald Reagan, acteur américain élu président, dont la voix sera doublée par M. Zelensky.

La seule expérience du pouvoir de ce comédien se résumant à son rôle dans une série télévisée, où il incarne un professeur d'histoire devenu subitement président, beaucoup s'interrogent sur sa capacité à gouverner ce pays, un des plus pauvres d'Europe et qui traverse depuis cinq ans la pire crise depuis son indépendance en 1991.

L'arrivée des pro-occidentaux au pouvoir à Kiev en février 2014 dans la foulée du soulèvement pro-européen du Maïdan, réprimé dans le sang, a été suivie par l'annexion par Moscou de la péninsule ukrainienne de Crimée.

Peu après, un guerre a éclaté avec des séparatistes prorusses dans l'est, faisant depuis près de 13.000 morts. Alors que ce conflit est largement vu en Ukraine comme une "guerre d'indépendance" avec la Russie, accusée de soutenir militairement les séparatistes, les trois candidats en tête des sondages plaident en faveur de la poursuite du rapprochement avec l'Occident.

"L'Ukraine sera réunie, pacifique et indépendante! La Crimée sera retournée à l'Ukraine!" a promis Mme Timochenko lors de son dernier rassemblement de campagne à Kiev vendredi après-midi.

Elle a critiqué les accords de paix de Minsk dont la signature en 2015 avait permis de réduire le niveau les violences dans l'est sans toutefois les arrêter complètement.

"Le processus de Minsk n'a pas abouti à la paix. Cinq ans ont été perdus. Il nous faut une nouvelle stratégie", a-t-elle déclaré en proposant notamment d'impliquer les Etats-Unis dans ces négociations.

Infatigable, surnommée la "Maduro en jupe" par ses détracteurs en référence au président vénézuélien Nicolas Maduro, Mme Timochenko promet également de diviser par deux les prix du gaz pour la population, au risque de fâcher les bailleurs de fonds de Kiev.

Le président ukrainien Petro Porochenko, se posant en rempart contre Vladimir Poutine, s'est dit confiant dans sa réélection bien qu'au dernier jour de la campagne vendredi, il reste distancé dans les sondages par un comédien sans expérience politique.Les 39 candidats abattent leurs dernières cartes à deux jours d'une présidentielle hautement imprévisible, aux enjeux considérables pour...