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Moyen Orient et Monde - DANS LA PRESSE

Quand un ministre émirati déplore l’absence de communication avec Israël

Pour Anwar Gargash, l’intervention de son pays au Yémen visait à contrer l’émergence d’un autre « scénario de type Hezbollah ».

Le ministre d'État aux Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Anwar Gargash, à Dubaï, le 13 août 2018. Photo AFP

Le ministre d’État émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash, a estimé que la décision de la plupart des Arabes de ne pas avoir de relations avec Israël était une « très, très mauvaise décision » qui a empêché de trouver une solution à la crise dans la région, selon des propos relayés par les quotidiens émiratis anglophones.

« Il y a très longtemps, une décision arabe a été prise de ne pas avoir de contact avec Israël. C’était une très, très mauvaise décision, avec le recul », a-t-il déclaré lors d’un forum à Abou Dhabi. « Il faut séparer le fait d’avoir des divergences politiques et de laisser ouverts des canaux de communication », a-t-il ajouté, souhaitant qu’une solution soit trouvée au conflit israélo-arabe. Il a précisé s’attendre à plus de contacts entre les pays arabes et Israël, ainsi qu’à un « changement stratégique » à l’avenir sur le dossier israélo-palestinien. « Ce changement stratégique doit nous amener à progresser sur le front de la paix. Si nous continuons dans cette trajectoire, les discussions porteront dans 15 ans sur l’établissement d’un seul État. La solution à deux États ne sera plus faisable, car la création d’un petit État deviendrait impossible sur le plan pratique », a estimé le ministre émirati.

Le spectre d’un autre Hezbollah

Ces propos interviennent après la condamnation par les Émirats et d’autres pays du Golfe de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté israélienne sur le Golan occupé. « L’ordre régional n’a jamais vraiment bien marché, mais au cours des 15 dernières années, il a été lamentable, permettant à des pays comme l’Iran et la Turquie de devenir des acteurs majeurs dans le monde arabe », a encore déploré M. Gargash. « En Syrie, la plus grande crise arabe du XXIe siècle, il n’y a aucune influence arabe. Des pays comme les nôtres s’interrogent, car les règles du jeu ont changé, mais il n’y a toujours pas de nouvelles règles », ajoute-t-il. Prenant l’exemple du dossier yéménite, le ministre poursuit : « Que devons-nous y faire ? Sécurisons-nous nos intérêts régionaux, la stabilité, ou permettons-nous l’émergence d’un autre scénario de type Hezbollah, comme en 1983 (au Liban) ? »

Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite sont les principales composantes de la coalition militaire arabe qui est intervenue au Yémen en mars 2015 aux côtés des forces progouvernementales pour repousser les rebelles houthis. Le Hezbollah, accusé de soutenir les houthis, condamne régulièrement l’action de la coalition internationale au Yémen. La guerre a fait depuis mars 2015 quelque 10 000 morts, en majorité des civils, et provoqué la pire crise humanitaire en cours dans le monde, selon l’ONU. D’autres sources donnent un bilan des tués nettement supérieur.

Sur un autre plan, M. Gargash estime que l’islam politique avait été un « total échec ». « La littérature islamiste compte des centaines d’ouvrages sur la ségrégation entre les hommes et les femmes, mais pas grand-chose sur la gouvernance d’une économie moderne », note-t-il encore.

Le ministre d’État émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash, a estimé que la décision de la plupart des Arabes de ne pas avoir de relations avec Israël était une « très, très mauvaise décision » qui a empêché de trouver une solution à la crise dans la région, selon des propos relayés par les quotidiens émiratis anglophones.« Il y a très longtemps, une...

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