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Tueries de Mohamed Merah en France : le frère dissident décrit "la haine" familiale



Croquis judiciaire montrant Abdelkader Merah, accusé de complicité des assassinats de son frère Mohamed, qui, en mars 2012, a tué nom du jihad trois militaires, un enseignant et trois enfants juifs. AFP / Benoit PEYRUCQ

L'aîné de la fratrie Merah a décrit mercredi une famille ancrée dans la violence et la haine, affirmant que son cadet Abdelkader, rejugé en France pour complicité des assassinats de son frère Mohamed, avait fait du petit dernier "un tueur d'enfants".

En mars 2012 en France, Mohamed Merah tuait au nom du jihad trois militaires, un enseignant et trois enfants juifs. Le procès en appel de son frère Abdelkader, condamné à 20 ans de réclusion en 2017 mais acquitté du chef de complicité, s'est ouvert depuis lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris.

Abdelghani Merah, 42 ans, est témoin de l'accusation. Il est le dissident, le "traître" qui a dénoncé les siens après la mort de Mohamed Merah, tué par la police. Les premiers mots d'Abdelghani Merah sont pour les victimes. "Je suis désolé, dit-il à Samuel Sandler, père et grand-père de victimes de l'école juive Ozar Hatorah. "La dernière fois qu'on a tué des enfants juifs, c'était les nazis".
Pas un regard pour Abdelkader, de six ans son cadet, qui le fixe depuis le box des accusés. "Je n'arrive pas à me tourner vers cette personne, ce n'est pas mon frère, c'est celui qui a envoyé Mohamed Merah à la mort". Il demande pardon de n'avoir pas vu plus tôt la dérive radicale de ses frères, tant il a baigné, lui aussi, dans la violence familiale. Lui aussi a donné des coups, frappé ses frères, entraîné Abdelkader qui l'admirait dans la drogue et l'alcool dès ses dix ans. "Si c'est de ma faute ce qu'est devenu Kader, je veux lui dire qu'à cause de lui, Mohamed est devenu un tueur d'enfants", dit Abdelghani.

Ses certitudes plongent leurs racines dans une jeunesse modelée par la violence: le père qui bat la mère, démissionnaire, les fils qui se battent entre eux. "Pour connaître la famille Merah, il faut être né dans le même seau de haine", dit-il.

En février 2003, les relations avec son frère Abdelkader sont devenues détestables. Abdelkader finira par donner "sept coups de couteau" à Abdelghani par vengeance, selon ce dernier. Quant à Mohamed, "c'était quelqu'un de déchiré, il était complètement en roue libre". "Il a été ultra-battu par Kader". Une violence "normale" dans la famille, la cité, a tenté d'expliquer Abdelkader, que le quartier avait surnommé "Ben Ben" du fait de sa fascination pour Oussama Ben Laden après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, qualifiant Mohamed de "petit Ben Ben".

L'aîné de la fratrie Merah a décrit mercredi une famille ancrée dans la violence et la haine, affirmant que son cadet Abdelkader, rejugé en France pour complicité des assassinats de son frère Mohamed, avait fait du petit dernier "un tueur d'enfants". En mars 2012 en France, Mohamed Merah tuait au nom du jihad trois militaires, un enseignant et trois enfants juifs. Le procès en appel...