« Démission », « Non à la corruption », ou encore « Rendez des comptes » : à Mossoul, la foule endeuillée a crié sa colère hier contre entrepreneurs et hommes politiques irakiens après la mort de 100 personnes dans le naufrage d’un bac sur le Tigre. Les victimes, en majorité des femmes et des enfants, célébraient jeudi le Nouvel An kurde et la fête des Mères, quand le bac surchargé sur lequel elles devaient rejoindre un parc de loisirs s’est retourné, les engloutissant dans les flots.
Abou Salem est revenu hier sur la rive du fleuve qui a emporté la veille sa femme et leurs deux enfants, dans l’accident le plus meurtrier en Irak depuis des années. Après la prière aux défunts organisée dans tout le pays au deuxième jour de deuil national, il s’emporte : « Les gestionnaires du parc (de loisir) sont des criminels. » Ce sont eux qui gèrent les traversées en bac dans la grande ville du nord. « Je veux qu’ils payent et je resterai ici jusqu’à ce que ce soit fait », clame cet Irakien de 50 ans, au milieu d’une foule criant son désespoir.
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