Heurts dans un hôpital vénézuélien avant la visite de l'ONU

Des heurts ont éclaté, faisant un blessé, entre pro et anti-Maduro dimanche dans un hôpital de Barquisimeto, dans le nord-ouest du Venezuela, où était attendue une mission des Nations Unies, a annoncé une ONG médicale.

Partisans et opposants du régime de Nicolas Maduro, dont des membres du personnel médical, s'étaient rassemblés pour accueillir les envoyés du Haut-commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU, en mission technique dans le pays, a expliqué à l'AFP Jaime Lorenzo, de l'ONG Médicos Unidos, qui proteste régulièrement contre le manque de médicaments disponibles.

Un groupe de personnes, extérieures au rassemblement, a fait irruption et lancé des pierres aux opposants parmi lesquels se trouvaient des médecins et autres membres du personnel de santé, selon des images vidéo. "Tout à coup ces gens, des soutiens du régime, sont arrivés et ont commencé à lancer des pierres", a assuré Lorenzo. Un homme a été touché.

La visite de la mission de l'ONU a pu se dérouler sans difficultés. "Ils ont visité les lieux avec des représentants de la société civile, de la direction de l'hôpital et des responsables de la santé publique", a poursuivi Jaime Lorenzo.

Le personnel du centre, principal établissement hospitalier de Barquisimeto, a demandé à les accompagner pour dénoncer le manque de médicaments et de matériel. "Ils ont pacifiquement fait valoir les droits des patients. Nos médecins demandent des fournitures, du matériel chirurgical pour pouvoir travailler", a insisté René Rivas, président d'une organisation des médecins de l'Etat.

La Mission technique de l'ONU est arrivée dans le pays le 11 mars pour trois semaines afin de préparer une éventuelle visite de la haut-commissaire Michelle Bachelet, invitée en novembre dernier par M. Maduro.

Le pays traverse une grave crise politique et économique, qui le prive des produits de base, vivres et médicaments et vient de plus de subir une longue panne de courant à l'échelle nationale.

De nombreuses ONG dénoncent le manque de moyens dans les hôpitaux publics - dont nombre n'avaient pas de générateurs pour faire face à la panne - et s'inquiètent d'une opération de "camouflage" de la réalité dans les hôpitaux et prisons visités par l'ONU.

"Ces opérations de camouflage avant l'arrivée de la mission de l'ONU témoignent des négligences et de la cruauté du gouvernement. En fait, ils sont capables d'améliorer les installations, de distribuer des médicaments, mais ils sont négligents" a dénoncé l'ONG Provea sur Twitter.

M. Maduro affirme que les sanctions américaines, qui gèlent 30 milliards d'avoirs du pays, l'empêchent d'importer des produits.