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Le président du parlement européen s'excuse après ses propos sur Mussolini

Photo REUTERS/Vincent Kessler

Le président du Parlement européen, l'Italien Antonio Tajani, s'est excusé jeudi pour ses propos sur Mussolini, qui ont créé la polémique dans son pays et ont été condamnés par plusieurs groupes politiques à Strasbourg, certains allant jusqu'à réclamer sa démission.

"En tant qu'antifasciste convaincu, je présente mes excuses à tous ceux qui ont pu être offensés par ce que j'ai dit. Mes propos n'avaient aucunement pour but de justifier ou de minimiser un régime antidémocratique et totalitaire", a assuré M. Tajani dans un communiqué.

"J'ai toujours été profondément antifasciste, j'ai toujours souligné que Mussolini et le fascisme étaient les chapitres les plus sombres de l'histoire du siècle dernier, sans aucune distinction", a insisté le président du Parlement européen, proche de Silvio Berlusconi.

Mercredi, Antonio Tajani a déclaré sur une radio italienne : "on peut ne pas partager sa méthode. (...) Mais il faut être honnête, Mussolini a fait des routes, des ponts, des bâtiments, des installations sportives, il a réaménagé tant de zones de notre Italie".

"D'une manière générale, je ne considère pas son action au gouvernement comme positive, mais il y a des choses qui ont été faites", avait-il insisté, tout en évoquant aussi des "erreurs (...) très graves, inacceptables".

Ces propos, qu'Antonio Tajani juge "instrumentalisés", ont créé la controverse en Italie où #Tajani était parmi les mots-clés les plus partagés jeudi sur les réseaux sociaux.

Les réactions ont également été vives à Strasbourg.

"Je demande au président du Parlement européen de retirer ses déclarations, sinon il doit se retirer lui-même", a déclaré l'eurodéputé belge Philippe Lamberts, co-président du groupe des Verts, jugeant ces propos "indignes".

Président du groupe des libéraux ALDE au Parlement européen, le Belge Guy Verhofstadt avait appelé Antonio Tajani à "présenter des excuses". "Il faut que le président du Parlement respecte le fait qu'il ne doit pas entamer tout de suite sa campagne (électorale, ndlr) italienne, c'est cela le problème", a-t-il souligné.

Le président du Parlement européen a été défendu par son parti européen, le PPE (droite), qui a souligné qu'il était "un démocrate" et partageait avec son groupe parlementaire "la condamnation du fascisme".

Silvio Berlusconi, dont Antonio Tajani a été le porte-parole, avait aussi provoqué un tollé en 2013 en affirmant que Mussolini avait fait beaucoup de "bonnes choses", à l'exception notable des "lois raciales" antisémites.

La petite-fille de Benito Mussolini, Alessandra Mussolini, qui siège au Parlement européen dans le groupe PPE, a défendu M. Tajani. "Si je dois dire une chose, je le dirai à la romaine: +bien joué mon frère+", a-t-elle déclaré, interrogée par l'agence italienne ADN Kronos.

En février, Antonio Tajani avait déclenché une autre polémique: il avait été accusé de tentative de révisionnisme politique par la Slovénie, qui lui reprochait d'avoir cherché à occulter les responsabilités du fascisme italien dans la Seconde guerre mondiale.

Lors d'une cérémonie organisée à Basovizza, près de la frontière slovène, M. Tajani avait évoqué "des milliers de victimes innocentes tuées parce qu'elles étaient italiennes". Cela avait fait bondir les autorités slovènes, qui avaient souligné que le massacre d'Italiens par des partisans yougoslaves à la fin de la Seconde guerre mondiale visait principalement des fascistes.

Antonio Tajani avait alors dû assurer devant les eurodéputés qu'il n'avait pas eu l'intention "d'offenser qui que ce soit".

Le président du Parlement européen, l'Italien Antonio Tajani, s'est excusé jeudi pour ses propos sur Mussolini, qui ont créé la polémique dans son pays et ont été condamnés par plusieurs groupes politiques à Strasbourg, certains allant jusqu'à réclamer sa démission."En tant qu'antifasciste convaincu, je présente mes excuses à tous ceux qui ont pu être offensés par ce que j'ai...