Le président iranien Hassan Rohani se rend en Irak lundi

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, s'est rendu dimanche à Bagdad pour préparer une visite officielle de trois jours que doit entamer lundi le président iranien Hassan Rohani.

Il s'agit de la première visite en Irak du président Rohani depuis son accession au pouvoir en août 2013.

"Nous avons eu de très bons entretiens en vue de la visite du président Rohani en Irak", a déclaré le ministre iranien lors d'une conférence de presse après une rencontre avec son homologue irakien, Mohammed Ali al-Hakim.

Il a indiqué avoir discuté avec les responsables irakiens de la coopération entre les deux pays "dans divers secteurs, notamment la santé et le commerce".

Le ministre iranien a remercié l'Irak d'avoir "refusé les sanctions injustes et illégales imposées au peuple iranien", en allusion aux sanctions américaines.

L'Iran souffre du rétablissement des sanctions américaines consécutif au retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire signé trois ans auparavant.

Les retombées commerciales et financières espérées de cet accord, signé entre l'Iran et les grandes puissances, ne se sont guère concrétisées.

L'Iran est le deuxième fournisseur de l'Irak, dont il est voisin, pour les produits importés (après la Turquie).

Pris en étau entre ses deux grands alliés eux-mêmes ennemis, Téhéran et Washington, l'Irak a obtenu des Etats-Unis une exemption temporaire lors de l'entrée en vigueur du dernier train de sanctions américaines contre l'Iran.

Au cours de sa visite, le président Rohani doit rencontrer le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi, le président Barham Saleh et le grand ayatollah Ali Sistani, une personnalité très influente dans la politique irakienne, selon le site internet du gouvernement iranien.

Les deux pays envisagent d'accroître le niveau de leurs échanges commerciaux à 20 milliards de dollars par an. Les échanges s'élèvent actuellement à 12 milliards de dollars par an, selon M. Rohani. La balance commerciale penchant en faveur de l'Iran, qui exporte gaz et produits énergétiques.

"Rohani vient discuter (...) du commerce entre les deux pays et des moyens pour faciliter les échanges commerciaux, notamment en utilisant la monnaie locale irakienne (...) pour contourner les sanctions américaines", a indiqué à l'AFP le politologue Hicham al-Hachémi.

"Il sera aussi question d'électricité, d'eau et d'autres dossiers", a-t-il ajouté.