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Liban - Patrimoine

Les archives du Palais de justice de Beyrouth enfin dépoussiérées...

Des centaines de dossiers, dont certains remontent aux années 50, ont commencé à être informatisés par les volontaires d’Offre-Joie.

Les volontaires d’Offre-Joie dépoussièrent les dossiers avant d’en informatiser le contenu. Photo Élias Salamé

Après avoir passé des décennies dans les dépôts du Palais de justice de Beyrouth, des centaines de dossiers archivés, dont certains remontent aux années 50, ont enfin été sortis de leurs cartons moisissants. Croulant sous la poussière depuis des années, les archives du Palais de justice sont actuellement classées et référencées de manière informatique par des volontaires de l’association Offre-Joie, qui travaille pour la promotion de la pluralité au Liban. Un travail de titan nécessaire pour préserver ce patrimoine de jurisprudence laissé à l’abandon.

Chaque week-end, une cinquantaine de personnes s’activent dans le sous-sol du Palais de justice. Avocats, étudiants ou simples volontaires, ils dépoussièrent, classent et informatisent les données accumulées dans les entrepôts du bâtiment. En cours de semaine, des avocats et des auxiliaires de justice mettent également la main à la pâte.

Avant d’être exhumés par Offre-Joie, les dossiers ont passé des années dans un dépôt exigu, entassés sur des étagères et dans des armoires en fer. Ils n’étaient sortis de leur sommeil que lorsqu’un avocat avait besoin de se référer à un dossier particulier. Sauf que le dépôt n’était pas correctement entretenu et certains dossiers n’étaient pas systématiquement remis à leur place. Sans compter le fait que plusieurs dossiers ont été entièrement ou partiellement détruits en 1985, lorsqu’un obus a atteint le Palais de justice durant la guerre civile. D’autres dossiers se sont, en outre, tout simplement détériorés à cause de l’humidité et du passage du temps… À noter que les dossiers endommagés ont été répertoriés par les autorités et peuvent être « reconstruits » au besoin selon une procédure juridique particulière.


Sept millions de feuilles...à scanner

Lorsqu’il a un moment de libre, le président du Conseil supérieur de la magistrature, Jean Fahd, descend au sous-sol pour aider les volontaires dans leur travail. « Nous avons un projet de coopération avec l’ambassade des États-Unis afin de pouvoir scanner toutes ces archives, confie M. Fahd à L’Orient-Le Jour. L’ambassade compte nous offrir deux appareils pour scanner les documents et entraîner nos équipes à les utiliser. Le but étant de pouvoir à terme archiver toutes les données existantes et informatiser directement tous les nouveaux dossiers. D’ici à trois mois, nous commencerons à scanner les documents archivés », ajoute-t-il.Si les archives du Palais de justice ont souffert à ce point, c’est vraisemblablement faute d’avoir été entretenues par un employé exclusivement préposé aux archives... « Nous allons nommer un greffier en chef pour les archives à Beyrouth. Il travaillera avec une équipe de greffiers issus de chaque tribunal dans le pays », souligne Jean Fahd qui estime que la situation déplorable des archives est due au manque de moyens dans les palais de justice du pays. « Nous avons un budget de 100 millions de dollars par an pour le ministère de la Justice. Cela constitue 0,4 % du budget. Cette somme est à peine suffisante pour payer les salaires des juges, l’entretien des bâtiments ou les fournitures », souligne-t-il. Pour Élias Salamé, avocat à la Cour et volontaire auprès d’Offre-Joie, donner une seconde vie aux archives du Palais de justice est avant tout un devoir de mémoire. « Il s’agit d’un patrimoine de jurisprudence inestimable. Ces archives sont très importantes pour le corps judiciaire », confie Me Salamé à L’OLJ.

« En ouvrant les archives situées sous le bâtiment du Palais de justice, nous sommes tombés sur des dossiers allant des années 50 jusqu’aux années 90. Nous avons entrepris de les sortir du dépôt et de les dépoussiérer. Nous avons changé la couverture de certains et nous sommes en train d’en informatiser le contenu au fur et à mesure », explique-t-il. En tout, ce sont 7 millions de feuilles appartenant à des centaines de dossiers qui devront donc être scannées par les volontaires d’Offre-Joie et qui auront de ce fait la chance de sortir de l’oubli.

Après avoir passé des décennies dans les dépôts du Palais de justice de Beyrouth, des centaines de dossiers archivés, dont certains remontent aux années 50, ont enfin été sortis de leurs cartons moisissants. Croulant sous la poussière depuis des années, les archives du Palais de justice sont actuellement classées et référencées de manière informatique par des volontaires de...

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