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Lifestyle - RENCONTRE

Pour les hémophiles du Liban, une musique injectée d’espoir...

Ce soir*, Fadia Doumani met sa musique au chevet des hémophiles, à travers une chanson intitulée tout simplement « Baddi 3ich » (« Je veux vivre »). Rencontre avec une compositrice au sourire bienveillant et à la carrière empreinte d’altérité et d’humanisme.

Fadia Doumani.

À cinquante-deux ans, originaire de Tripoli, ville des orangeraies et du château Saint-Gilles – après avoir sillonné l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient pour son travail de consultante de prise en charge du diabète –, Fadia Doumani n’en est pas moins une musicienne chevronnée. La musique est chevillée à son âme et à ses doigts. Le piano est son fidèle compagnon (elle enseigne aussi cet instrument) et la musique, avec un grand M, sa source d’inspiration.

Pour un événement caritatif qui se tient ce soir au Casino du Liban, venant au secours des héros de l’ombre qui veulent tenir la route et se battent avec le destin, contre l’adversité, elle s’est librement inspirée d’un texte de l’Association libanaise pour les hémophiles. Avec ses paroles à elle, elle a construit un univers et une atmosphère dans « le style des comédies musicales d’une histoire imagée », précise-t-elle. Pour donner vie et voix à cette chanson, cinquante choristes mixtes de l’université Notre-Dame de Louaïzé placés sous la houlette du père Khalil Rahmé. En soliste, le ténor Johny Awad, et pour le rôle de la mère, la mezzo soprane Éliane Saadé. Au piano, pour assurer l’accompagnement, Fadia Doumani. Une musique, notes et vocables, consolante et consolatrice, mais aussi injectée de dynamisme, d’énergie et d’espoir.

Pour cette chanson émouvante à plus d’un titre, des mots simples qui virevoltent et touchent le cœur : « Je veux vivre, être heureux, chanter, rêver d’être grand, terminer mes études, créer et construire. Je veux vivre beaucoup. » Un rêve, un désir et un droit légitimes. Et à portée de main quand l’aide, le soutien, l’encouragement, le réconfort, l’assistance et les secours sont là.

La parolière (qui écrit aussi bien en arabe qu’en français) possède un parcours musical qui remonte à l’enfance, car la fascination pour le piano appartient à toutes les générations qui l’ont précédée dans sa famille : « Mon contact avec la musique est depuis que j’étais dans le ventre de ma mère, dit-elle avec humour. Et puis, cette tradition de faire de la musique remonte à la grand-mère de ma mère… Mon premier éducateur au clavier était John Prince, tous les amoureux des touches d’ivoire dans la capitale du Nord le connaissent parfaitement, car c’était le maestro, le professeur de la région ! Mais j’étais une élève récalcitrante. J’aimais surtout improviser, même sous le feu des bombardements, en temps de guerre. Je me faisais taper sur les doigts. Je suis ce qu’on appelle une douée des oreilles ! »

Quels sont les thèmes qui inspirent Fadia Doumani ? « J’ai plus d’une vingtaine de chansons, indique-t-elle, et mon répertoire va des choses simples de la vie à la corde patriotique en passant par un mélange de thèmes où préoccupations des adultes (tendresse, rêverie, méditation, intermittences du cœur) et éducation des enfants fusionnent… »

À son actif déjà, la participation dans plusieurs manifestations musicales dont « Nabad el-Hay » (« Street Beat ») avec les jeunes démunis de Tripoli (Bab el-Tebbané, Kobbé et Jabal Mohsen), « Tourathi, Tourathi » (« Mon patrimoine, mon patrimoine »), à la gare de Tripoli, un concert de Noël à la foire de Tripoli et son concept d’un méga-événement mélangeant musique soufie et musique sacrée, Requiem de Fauré ainsi que les luisances orientales d’Erik Satie...

« C’est la musique qui me fait vibrer », déclare Fadia Doumani, avant de clôturer en parlant de ses deux souhaits majeurs : « Développer et reproduire le concept du concert soufi évoqué, à Beyrouth, Paris et les pays arabes. Et je rêve de réaliser, à travers mes chansons, une comédie musicale qui s’intitulerait “Parfums de vie”. Je précise, parfum avec un s! »

*Soirée de levée de fonds au profit de l’Association libanaise pour l’hémophilie, ce soir jeudi 28 février, à la salle des Ambassadeurs, au Casino du Liban (Maameltein).


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