Syrie: 16 blessés après une explosion accidentelle dans un camp de déplacés

Seize personnes ont été blessées après l'explosion accidentelle d'une bonbonne de gaz dans un entrepôt d'un camp surpeuplé de déplacés dans le nord-est de la Syrie, a indiqué dimanche à l'AFP Misty Buswell, de l'ONG Comité international de secours (IRC) pour le Moyen-Orient.

Situé dans la province de Hassaké, le camp d'al-Hol accueille plus de 45.000 déplacés dans des conditions difficiles, notamment quelque 5.000 personnes évacuées depuis mercredi du dernier réduit du groupe Etat islamique (EI) dans la localité de Baghouz, aux confins orientaux de la Syrie.

"L'explosion d'une bombonne de gaz dans le camp d'Al-Hol la nuit de vendredi a provoqué un incendie dans un entrepôt, et l'hospitalisation d'au moins 16 travailleurs, essentiellement souffrant de brûlures de second degré", a affirmé Misty Buswell. L'incendie a également détruit plus de 200 tentes familiales emmagasinées dans l'entrepôt sinistré avant que le feu puisse être maitrisé, a ajouté cette responsable de l'IRC.

L'accident, qui n'a pas fait de victimes parmi les déplacés, a été confirmé par l'Observatoire syrien des droits humains (OSDH).

Le camp accueille des milliers de familles ayant fui depuis 2017 la guerre contre l'EI, ainsi que des centaines de familles de jihadistes étrangers sous la supervision des combattants antijihadistes des Forces démocratiques syriennes (FDS).  "2.000 personnes sont arrivées à al-Hol ce jour, portant à plus de 45.000 la population du camp", a indiqué Misty Buswell à l'AFP. Ces personnes ont été évacuées de Baghouz vendredi.

Des milliers de personnes sont arrivées dans le camp au terme de longs trajets dans des conditions très sommaires. Depuis décembre, le bilan du nombre de personnes décédées lors de ces trajets ou peu après leur arrivée au camp d'Al-Hol est monté à 78, a précisé Mme Buswell. Les deux-tiers de ces décès sont ceux de bébés de moins d'un an, a-t-elle déploré.

Depuis décembre, quelque 46.000 personnes, des civils et des jihadistes, ont quitté le dernier réduit jihadiste dans l'est de la Syrie, selon l'OSDH. Ils ont trouvé refuge dans trois camps de déplacés.

Dans le camp d'Al-Hol, "il y a besoin de manière urgente de tentes supplémentaires, d'articles sanitaires, de médicaments", a souligné le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Les FDS ont exhorté dimanche les gouvernements étrangers à "assumer leurs responsabilités" face à l'afflux de milliers de leurs ressortissants évacués du réduit de l'EI, qualifié de "plus grand défi" alors que de nouvelles vagues sont attendues. Quelque 2.000 personnes seraient encore présentes dans la poche jihadiste, selon les FDS.