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Venezuela : sous pression diplomatique, Guterres appelle à "éviter la violence"

Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo (à gauche sur la photo), serrant la main du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, au siège de l'ONU à New York, le 21 février 2019. AFP / Angela Weiss

Le chef de l'ONU Antonio Guterres appelle toutes les parties de la crise vénézuélienne à "éviter la violence", a affirmé vendredi son porte-parole, indiquant que ce message avait été transmis au secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo et qu'il le serait dans la journée à son homologue vénézuélien Jorge Arreaza.

"Cet appel fort à éviter la violence" est relayé en privé comme en public par le secrétaire général de l'ONU, a précisé Stéphane Dujarric lors de son point-presse quotidien, faisant part de la "préoccupation" de M. Guterres face à l'évolution de la situation.

Soutenu par Washington, l'opposant vénézuélien Juan Guaido a promis qu'une aide humanitaire d'urgence entrerait coûte que coûte samedi au Venezuela. Appuyé par la Russie, le chef d'Etat du Venezuela Nicolas Maduro s'y oppose, y voyant les prémisses d'une action militaire pour le renverser.

Les rencontres d'Antonio Guterres avec les ministres américain et vénézuélien des Affaires étrangères ont été organisées à la demande de ces derniers. Jusqu'à présent, le secrétaire général de l'ONU résiste aux pressions pour prendre parti. Il s'est limité à offrir ses bons offices pour trouver une solution à la crise, sous condition d'un accord des deux camps opposés.

"Le secrétaire général fait ce qu'il peut", a dit son porte-parole, laissant entendre que sa marge de manoeuvre reste étroite.

Sans viser explicitement l'une ou l'autre partie, M. Guterres fait aussi régulièrement savoir son opposition à toute "politisation" de l'aide humanitaire.

"L'aide humanitaire doit être utilisée de manière impartiale (...) et sans objectif militaire", a répété vendredi Stéphane Dujarric, déplorant la mort vendredi de deux personnes dans des heurts avec l'armée vénézuélienne à la frontière avec le Brésil.

Depuis début février, M. Guterres a déjà rencontré à deux reprises Jorge Arreaza.

Ce dernier doit présider dans l'après-midi une réunion à laquelle ont été conviés 46 pays (outre la Russie et la Chine, notamment la Corée du Nord, Cuba, l'Iran, le Nicaragua ou la Syrie), membres d'un groupe créé la semaine dernière à l'ONU pour défendre les principes de la Charte des Nations unies. Ces pays estiment qu'ils sont bafoués par les Occidentaux.

Une conférence de presse de Jorge Arreaza devait ponctuer à 22h30 GMT ces multiples activités diplomatiques.

Au Conseil de sécurité de l'ONU, deux projets de résolution, l'un porté par les Etats-Unis, l'autre par la Russie, restent en souffrance depuis début février. Aucun des deux membres permanents du Conseil n'a encore appelé à un vote.

Menacé d'un veto russe, le projet de Washington appelle à faciliter une aide humanitaire internationale et à organiser un scrutin présidentiel. Avec l'échéance de samedi pour un acheminement d'aide humanitaire américaine au Venezuela, les Etats-Unis pourraient précipiter un scrutin au risque d'entrainer un veto russe, estime un diplomate.

Le deuxième texte dénonce les menaces de recourir à la force contre Caracas. Confronté à une forte représentation européenne au Conseil soutenant Juan Guaido --France, Royaume-Uni, Allemagne, Belgique, Pologne--, le texte russe ne dispose pas de la majorité de neuf voix nécessaire à son adoption.

Le chef de l'ONU Antonio Guterres appelle toutes les parties de la crise vénézuélienne à "éviter la violence", a affirmé vendredi son porte-parole, indiquant que ce message avait été transmis au secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo et qu'il le serait dans la journée à son homologue vénézuélien Jorge Arreaza.
"Cet appel fort à éviter la violence" est relayé en privé comme en...