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"Gilets jaunes": l'ex boxeur français ayant frappé un gendarme admet son "erreur"

Un dessin de l'un ex-boxeur français, Christophe Dettinger, jugé mercredi pour avoir violemment frappé deux gendarmes en marge d'une manifestation de "gilets jaunes". AFP / Benoit PEYRUCQ

"J'ai voulu empêcher une injustice et j'en ai créé une autre": un ex-boxeur français, Christophe Dettinger, jugé mercredi pour avoir violemment frappé deux gendarmes en marge d'une manifestation de "gilets jaunes", a regretté une "erreur", l'expliquant par la "violence" subie par les manifestants.

Malgré ces regrets, le procureur a requis trois ans de prison dont un an avec sursis et mise à l'épreuve. L'ancien champion de France 2007 et 2008 des lourds-légers, écroué depuis son interpellation, en risque sept pour "violences volontaires en réunion sur personnes dépositaires de l'autorité publique".

"M. Dettinger se prépare, réajuste ses gants. Il frappe, vise la tête. Il est dans la toute-puissance. Ces scènes sont d'une violence inouïe et doivent être sanctionnées", a déclaré le représentant du ministère public, demandant son "maintien en détention".

Le 5 janvier, lors de la huitième journée de manifestation des "gilets jaunes", mouvement social émaillé de violences, qui dure depuis trois mois, l'ancien champion, père de famille de 37 ans, fonctionnaire en banlieue parisienne, a été filmé assénant une série de coups de poing à un gendarme sur une passerelle surplombant la Seine à Paris, avant de frapper un de ses collègues à terre.

Dans la salle bondée du tribunal correctionnel de Paris, mercredi, l'atmosphère est électrique. Le "boxeur", cheveux ras et fine moustache, a les traits tirés.

Lui faisant face, un seul des deux gendarmes frappés, sanglé dans son uniforme, képi à la main, est assis devant ses avocats. Son collègue, toujours en arrêt, "n'est pas en état" de se présenter, expliquent ses avocats.

L'audience démarre avec la projection de vidéos amateur, devenues virales, montrant le prévenu asséner les coups.

"Je cherche ma femme, je vois des coups de matraque de gendarmes donnés à des +gilets jaunes+. Bam, bam, bam. Je ne comprenais pas. Je vois une dame au sol, un coup de pied et un coup de matraque levée, c'est là que je me jette sur le gendarme et je tape", a-t-il dit d'une traite, très calme.


"Pas de règles"

"Vous êtes en colère?", demande la présidente. "Je défends cette dame au sol. Quand je vois une injustice, je réagis. Tout est allé très, très vite", répond-il.

Un débat s'engage pour savoir si un des gendarmes a donné ou non un coup de pied à une femme à terre. Cette dernière, petit gabarit et cheveux fuchsia, viendra à la barre confirmer qu'elle a "pris des coups". "Je me suis mise en boule. J'avais peur de perdre mon dentier. Ben oui, j'ai un dentier à 37 ans", dit-elle, relevant la tête vers la présidente.

"Oui, madame le président. Il y a une colère extrême qui est montée et voilà", dit Christophe Dettinger, qui a "honte, tellement honte".

Le procureur veut savoir l'effet que cela lui fait de voir un homme à terre être roué de coups. "Ce n'est pas une belle image. En voulant empêcher une injustice, j'en ai créé une autre", répond le "boxeur".

Comme dans les matches de boxe, "il y a des règles dans la vie", assène le procureur. "Cela faisait huit manifs qu'il n'y avait pas de règle", rétorque le prévenu. "J'aurais dû juste pousser", ajoute-t-il.

A la barre, l'un des gendarmes frappés nie avoir donné des coups de matraque comme le prétend Christophe Dettinger, dont les poings l'ont fait vaciller à plusieurs reprises, alors qu'il avait reçu l'ordre de reculer.

Le "boxeur" répète qu'il n'est pas "un casseur de flic", mais qu'il a "tapé ceux qui avaient tapé".

"J'ai voulu empêcher une injustice et j'en ai créé une autre": un ex-boxeur français, Christophe Dettinger, jugé mercredi pour avoir violemment frappé deux gendarmes en marge d'une manifestation de "gilets jaunes", a regretté une "erreur", l'expliquant par la "violence" subie par les manifestants.Malgré ces regrets, le procureur a requis trois ans de prison dont un an avec sursis et mise...